Liv Enviliv

Liv Enviliv

La magie aéro au service des dames

Parti d’une page blanche, avec la philosophie 3F et avec l’aide des technologies de son grand frère Giant, Liv a confectionné un véritable bijou. Une pure machine de course au service des dames. 

On ne présente plus Liv, la sœur du constructeur taïwanais de renom Giant. La marque ne cesse de présenter de nouvelles références ces dernières années. Nous avions découvert le Langma, il y a deux ans, le couteau-suisse au féminin qui avait remporté le Top Awards 2017. Aujourd’hui place au Enviliv qui remplace le modèle Envie, bien connu des filles qui aiment les vélos typés aéro, et les triathlètes. Rappelons que Liv est une marque présente dans la sphère du cyclisme féminin international. L’équipe Liv-Sunweb, qui avait pour chef de file la talentueuse Coryn Riviera, a permis de développer les gammes de la marque les saisons passées. La marque sera sur la scène mondiale avec l’équipe UCI CCC Liv, cette année déjà présentée lors du Tour Down Under féminin en Australie.
Les formes de ce cadre ont bien évidemment été conçues avec la philosophie 3F : Fit, Form, et Function. To Fit, traduit littéralement signifie « convenir », et chez Liv cela que ce vélo a été pensé pour qu’il s’adapte à la morphologie des femmes. Form, c’est le cœur du design, de l’esthétique du cadre pour qu’il soit fonctionnel sur tous terrains « Function ».

Le 3F est combiné avec le Giant Aerosystem, pour augmenter la forme aérodynamique des tubes. La rigidité a été travaillée avec une géométrie agressive pour pouvoir avoir un transfert de puissance rapide et nerveux. Le poste de pilotage est travaillé et embelli avec son cockpit intégré pour améliorer la rigidité et le coefficient de pénétration dans l’air, avec les gaines totalement invisibles car intégrées dans la potence et la douille de direction. Technologie déjà utilisée chez son grand frère le Propel. Dans la même idée, le vélo est livré avec des supports de compteur spécifiques adaptable à ce cintre. En fait ils se fixent au niveau des vis de potence !

Le poste de pilotage est réglable avec un guidon mobile à l’intérieur du cockpit avec une cale réversible. Les disques du groupe 105 sont intégrés également ce qui fait de l’Enviliv Disc un vélo de coursière à la pointe de la technologie. En ce qui concerne l’assise, j’ai profité de la toute dernière selle de chez Liv, la SLR Compact, qui sur les distances parcourues était parfaite. Plus tard je détaillerai ce point dans un Top Matos. Elle est montée sur une tige de selle Vector qui a une forme aérodynamique, comme le cadre. Seul petit bémol, le caoutchouc qui cache la vis de serrage est un peu trop visible à mon goût, au lieu de voir la vis, on voit ce caoutchouc…
Liv a équipé ce vélo des dernières roues Giant SLR 1 Aero 42F (front pour avant) et 65 R (rear pour arrière) à disques qui permettent d’avoir un bon compromis aéro-rigidité. Et la 65R n’est pas difficile à emmener ! Les ingénieurs ont évidemment réfléchi à votre confort en les équipant une paire de tubeless en 28mm. Pour les réfractaires du freinage à disques, pas d’inquiétudes, le vélo existe aussi en version à freinage patins.

Le cadre est doté du bien connu RideSense, un transmetteur de données sans fils, qui permet d’envoyer la vitesse de la roue et la cadence de pédalage directement vers n’importe quel compteur compatible ANT+. Et bientôt, une nouveauté que j’aurais plaisir à tester et à vous présenter !
Il faut noter que cette fois-ci les couleurs ont été choisies de façons à ne pas trop exprimer le Girl Power et c’est franchement réussi. J’ai vu les deux coloris, et la combinaison lettrage chromé caméléon et noir est magique ! Le blanc est tout aussi classieux, mais les goûts et les couleurs, sont propres à chacune. Les lignes qui soulignent l’originalité esthétique du cadre rappellent celle des tests en soufflerie, et donnent un effet de vitesse qui n’est pas pour me déplaire.

Sur la route

L’Enviliv est un vélo qui est rapide et polyvalent contrairement à ce que ses formes laissent penser. Un vélo aéro, avec de grosses sections impressionne toujours. Mais un vélo de ce type n’est pas obligatoirement difficile dès lors qu’on s’aventure sur terrain montagneux. Son inertie au lancement est acceptable. Je peux même ajouter qu’une fois pris en main, ce vélo est une bombe ! On sent une réponse du vélo à chaque coup de pédale et je ne ressens pas d’inertie négative et pourtant, je n’ai de cesse de me rappeler que j’ai une jante de 65mm à l’arrière.

Je débute  mon essai en bonne compagnie, c’est-à-dire entourée avec l’équipe technique de Giant France, l’essai se déroule avec ce groupe sur un parcours plat scindé par une bonne bosse dans laquelle j’ai l’habitude de faire mon travail de force, assise, avec un passage sous le magnifique Aqueduc de Roquefavour, à quelques kilomètres d’Aix en Provence. Étonnamment, dans les virages où je peine avec mes vélos habituels, je n’ai pas eu plus de difficulté que d’habitude. Dans la descente, un peu sinueuse et rapide les freinages sont très corrects, le rodage des plaquettes a été rapide, sans connaitre parfaitement cet engin j’arrive à le piloter en descente, la géométrie est parfaite. On est sur le chemin du retour, et ces messieurs s’emballent, comme tous et toujours quand il y a des membres de sexe féminin dans un groupe ! Quel plaisir de mettre du braquet et de déposer la gente masculine et de les éparpiller dans la campagne aixoise ! Ce que me permet allègrement l’Enviliv !

Même s’il peut être impressionnant, l’Enviliv est un excellent choix que ce soit pour une néophyte comme pour une coureuse aguerrie. Votre position sera totalement adaptée et bien meilleure que sur un vélo masculin. Une machine évidement au top pour se mêler aux pelotons. ll est sûr que cet engin va faire sensation tant esthétiquement que techniquement auprès de tous, cyclistes féminines, masculins ou spectateurs et faire des envieux (ses). Un grand vélo !

Cadre Advanced Grade Composite Carbon – Fourche Advanced Grade Full Composite Overdrive Disc – Groupe Shimano 105 – Poste de pilotage Giant Contact SLR Aero – Selle Liv Contact Forward – Roues Giant SLR-1 Aero 42/65 Disc – Pneus Giant Gavia AC1, Tubeless 25 mm – Poids 9,27 kg – Tarif 3499 euros  

Liv Langma Advanced Pro 2018 – Une monture féminine qui vous fera gravir les plus beaux sommets

Liv Langma Advanced Pro 2018 – Une monture féminine qui vous fera gravir les plus beaux sommets

Liv est la marque dédiée aux femmes du fabricant taïwanais Giant. Elle s’est engagée à offrir une collection complète aux pratiquantes de la route. Le Langma est un modèle typé montagne. Adopté par Liv-Sunweb à l’occasion du Giro Rosa, il a été conçu en collaboration avec les filles de l’équipe féminine professionnelle. Pas encore commercialisé en France, son comportement aérien va sûrement plaire aux plus grimpeuses d’entre vous. La collection Langma comprend quatre modèles : Langma Advanced SL, Langma Advanced Pro et Langma Advanced, de 1549 à 4499 euros.

Liv s’est inspiré du plus haut sommet pour donner un nom à ce cadre, le Mont Everest. Les Tibétains l’appellent Langma, son sommet est insaisissable et représente la quintessence de l’alpinisme, seuls les plus forts et les plus courageux peuvent l’atteindre. C’est un cadre assez compact avec un slooping (angle du tube horizontal) assez important. Le Langma est fabriqué à la main, pour les grimpeuses chevronnées et cyclistes passionnées, et se veut être une monture pour tenter les plus belles échappées. Il a été conçu en suivant la philosophie 3F (Fit, Forme, Function) et équipé pour survoler les cols les plus longs et les pourcentages les plus difficiles, avec une combinaison de légèreté et de formes optimisées. Le cadre de forme CompactRoad est doté de tubes au profil aéro, d’un montage Advanced et d’un jeu de direction et boîtier surdimensionné OverDrive 2 et PowerCore pour créer un équilibre entre rigidité et expérience de pilotage. Le boîtier de pédalier et son jeu de direction restent, dans leurs lignes, identiques aux autres cadres avec les technologies Overdrive 2 et PowerCore. Vous aurez certainement repéré sur les photos la géométrie compacte du cadre qui privilégie le confort et la vivacité ; c’est un vélo polyvalent mais, par sa forme, son utilisation tend vers la montagne.

Un montage efficace, de belles roues mais un petit manque de panache…  

Ce vélo se pare d’une belle peinture bleutée avec un jeu sur les reflets, et la profondeur ainsi que les paillettes se réfléchissent parfaitement sous le soleil. Le groupe Ultegra Di2 fait la différence, on voit trop de Shimano 105 sur les montages haut de gamme des vélos dédiés aux femmes. Les leviers assez fins offrent une bonne prise en mains et le fonctionnement est irréprochable. Tous les composants de ce vélo sont siglés Giant. On retrouve un cintre compact avec des largeurs adaptées aux femmes. La potence que j’ai testée n’est pas la potence finale, elle se veut être plus aérodynamique. Le petit moins c’est le collier en plastique du Di2 qui gâche un peu cet effet aéro. La nouvelle tige de selle a été travaillée pour gagner en aérodynamisme également, heureusement, car avec le slooping du cadre, la sortie de selle est importante. La selle ressemble à une San Marco Aspide avec sa forme ondulée, sans l’évidement. Liv a choisi d’équiper toute la collection Langma avec les roues Giant WheelSystems SLR1 et les pneus Gavia 0 tubeless. Un poids de 1 575 grammes pour ces roues carbone de 30 mm de hauteur joue en leur faveur dans la montagne. J’ai du mal à adhérer aux tubeless, mais c’est une tendance en vogue avec la possibilité de gagner en confort en abaissant la pression.

Bien plus facile que son physique ne le laisse penser… 

Un vélo de petite taille, et compact, ça donne un vélo avec beaucoup de vivacité. Mais un vélo nerveux n’est pas obligatoirement un vélo facile sur toutes les portions. On sent une réponse du vélo à chaque coup de pédale et je ne ressens pas d’inertie, même à haute vitesse. J’attaque mon essai par la descente de Tignes, le vélo prend de la vitesse et je suis ravie, il se conduit tout seul. J’ai décidé de faire un petit tour sans voitures, pour pouvoir tester mon vélo comme en course. Je tourne du côté des Brévières où les voitures sont quasi inexistantes. Cette route passe en dessous du barrage de Tignes où on réussit encore à distinguer le Géant. L’eau du glacier s’écoule par cascades et donne une ambiance zen dans la montée, c’est pourquoi il est bon de partir sans les écouteurs (sous peine d’amende, soit dit en passant). La montée se fait assez bien et on sent le vélo vivre quand on est en danseuse.

Je décide alors de faire la montée de l’Iseran avec le Langma, accompagnée d’amis. Je pars assez rapidement sur le petit plateau. Équipée d’un 34 dents à l’avant et 30 à l’arrière, je peux grimper aux murs ! Assise au train, je me hisse au sommet sans trop forcer, par contre un 32 serait plus à mon goût, j’en ai pris l’habitude dernièrement et comme je ne suis pas une grimpeuse dans l’âme, mouliner j’aime ça. Bien calée sur la selle et mains au centre du guidon, j’enroule.  Je monte si vite que j’ai tout le temps de détailler mon vélo dans ses moindres détails. Quel travail, je me surprends à balancer mon vélo de gauche à droite pour faire refléter les paillettes. J’alterne mon allure, assise sur la selle au train, puis relance énergique. Je me rends compte que le vélo m’aide vraiment en danseuse mais qu’assise, je manque de sensations.

Un col effectué sur un rythme de croisière sans me faire mal aux jambes et avec un vélo de montagne, jusqu’ici tout va bien. Dans la descente, les freinages sont corrects, mais dans les parties rectilignes, le vélo s’emballe et on ressent vraiment l’accélération. J’ai été obligée de ralentir car je ne me sentais pas réellement collée à la route, il faudrait jouer sur la pression des tubeless. Sans surprise sur le plat, la nervosité est au rendez-vous sur les relances, mais dans les grandes lignes droites, j’ai du mal à garder ma vitesse. Peut-être que des jantes hautes pourront compenser ce manque d’inertie.

Il est fait pour les femmes

L’esthétique passe en premier en général, et la plupart des filles que j’ai rencontrées apprécient le travail de la peinture, à croire qu’elles se sont lassées du mat. Personnellement, j’aime le regarder de près. Mais quand je recule, le slooping me saute aux yeux, je sais que ça augmente la rigidité puisqu’on travaille sur des segments plus courts. Mais avec une sortie de selle de 70 cm, ça peut choquer visuellement. Ce cadre procure le sentiment d’être grimpeuse, et la marque dédiée aux femmes a bien eu raison de lui donner le nom du plus haut sommet du monde ! Accessible à tout le monde dans d’autres versions, on peut l’améliorer : c’est le fruit de la collaboration de Liv avec l’équipe professionnelle féminine. C’est encourageant, ce n’est plus la femme qui s’adapte au vélo, on nous écoute, on nous met un groupe haut de gamme, électrique, on nous sert une paire de roues en carbone. Enfin un peu de considération !

Canyon Endurace CF SL 8.0 DISC WMN – L’arme de la borneuse !

Canyon Endurace CF SL 8.0 DISC WMN – L’arme de la borneuse !

Conçu il y a quelques années pour compléter le catalogue allemand, la gamme Endurace est dédié aux cyclosportifs en quête de perf sans perdre en confort. On le distingue de l’Aeroad qui a une géométrie race-aéro et de l’Ultimate qui est une pure bête de course dédiée aux grimpeurs. L’Endurace CF SLX WMN, est un diamant poli pour les cyclosportives ! Visuellement, le cadre semble similaire à celui de l’Ultimate, mais il suffit d’attarder son regard sur cette belle monture pour se rendre compte que la géométrie du cadre est différemment travaillée. Si vous le souhaitez le cadre existe dans la même géométrie en version aluminium.

L’art de la conception

Comme la plupart des vélos d’endurance, le poste de pilotage est ici rehaussé. En comparaison avec le cadre de l’Ultimate en taille S, la douille de direction est 10mm plus haute, ce qui induit un Stack logiquement 10mm supérieur chez l’Endurace. Le Reach lui est 9mm inferieur chez l’Endurace ce qui permet une position plus assise. La longueur du tube de selle a été diminué de 4mm chez l’Endurace ce qui permet une meilleure flexion de la tige de selle, ce qui est logique, et apportera un gain de confort sur l’assise de la cycliste. La différence de poids est de 600g en faveur de l’Ultimate WMN CF Disc. La spécificité WMN n’est plus à présenter, la géométrie est totalement différente des cadres masculins/unisexe et la section des tubes est inférieures pour nous car nous sommes en général plus légères et on y gagne en aérodynamisme. C’est bon d’être une femme si on roule sur un Canyon !

Un montage fiable et efficace

Le groupe complet en Shimano Ultegra mécanique comprenant les freins à disques hydrauliques offre un changement de vitesse léger et fiable. Monté avec un plateau en 50/34 couplé à une cassette en 11-32 vous avez un panel de rapports suffisant pour passer tout type de route. Le train de roulement DT Swiss ER 1600 Spline est fiable, léger et tubeless ready ! Les roues sont fixées grâce à des axes traversants, qui induisent un centrage parfait et une facilité de montage rapide ! Petite astuce, revissez l’axe traversant sur le cadre lorsque vous transportez votre vélo démonté, ça solidifie la fourche, et en plus votre axe ne se baladera pas dans votre coffre.

Des technologies en faveur des sensations de la cycliste

La tige de selle S15 VCLS 2.0 CF est maintenant connue et reconnue pour son confort, les deux lames de carbone parallèles qui la compose augmentent l’absorption des chocs et vibrations, et en plus on gagne un peu de poids ! Efficacité testée et approuvée, on ressent toujours les vibrations de la route mais sur un bitume accidenté je peux vous assurer que c’est vraiment un plus ! Nombre d’utilisatrices de vélos d’autres marques ont adopté cette tige de selle. C’est dire…

L’Ergocockpit, lui aussi désormais bien connu chez Canyon, est un guidon avec potence intégrée répondant aux règles de la biodynamique. Il donne un style agressif et complète les propriétés aéro à notre cadre. Je regrette seulement qu’on ne puisse pas en choisir la largeur à la commande. Par rapport à ma taille, mon vélo est livré avec un guidon large de 40mm sachant que j’utilise des guidons de 36mm sur piste, et 38mm sur route sur mes vélos de course ! Par contre esthétiquement parfaite à mon sens, l’intégration potence/guidon, ne permet pas de réglages comme c’est souvent le cas sur ce type d’ensemble cintre-potence monobloc.

La selle Fi’zik Luce, est ma selle de course actuelle, c’est la dernière selle route développé par Fi’zik pour les femmes, avec une largeur suffisante pour accueillir les ischions féminins, une longueur et un évidement qui permettent de faire du bec de selle. L’assise reste propre à chacune, mais je n’ai eu aucun retour négatif sur cette selle !

Une question de sensation

L’Endurace est typiquement un vélo qui se veut rassurant dans les virages ; la conduite est stable et sécurisante, et les freins à disques permettent de retarder le freinage de façon conséquente. Je me suis sentie comme dans un fauteuil pour manger des kilomètres si tel est votre souhait, grâce au confort prodigué par les technologies et composants du vélo, je reviens plus fraîche de mes entraînements. L’empattement n’a pas été touché et je garde une sensation de vivacité comparable à l’Ultimate, ce qui m’a presque fait oublier que j’étais sur un vélo typé endurance lorsque je me mettais en danseuse. En plus des sensations son esthétique est particulièrement réussie, la robe violette portée par le cadre en carbone prend des reflets magnifiques lorsque vous mettez le vélo en mouvement. C’est à mon sens actuellement la plus belle couleur de vélo sur le marché. Sobre et élégant. Evidemment, il existe en autre coloris, mais le Carbon Purple est juste magique !

L’Endurace WMN CF SL Disc 8.0 dans son ensemble est un excellent investissement grâce à son rapport qualité-prix, parfait pour performer sur les compétitions de longue distance.  Les plus petites et les plus grandes d’entre vous seront sûres de pouvoir se l’offrir car il existe du 2XS au 2XL, les petites tailles seront équipées de roues en 650 qui vous permettront d’abaisser votre point de gravité et de mieux manier votre vélo en descente. C’est un vélo polyvalent avec une pointe de confort en plus, classe et maniable, il fait parti du gratin des vélo d’endurance féminin ! Vous pourrez trouver votre bonheur dans la gamme Endurace, tant elle est étendue, c’est sûr !

BMC Roadmachine 01 – Four Machine, évidemment !

BMC Roadmachine 01 – Four Machine, évidemment !

Ce vélo d’endurance conviendra parfaitement à beaucoup de femmes. Son cadre est commun aux hommes et aux femmes, comme tous les vélos qui composent le catalogue de la marque suisse BMC. La gamme Roadmachine est largement développée, j’ai choisi le Roadmachine 01 Four qui est composé d’un cadre en carbone monté avec un groupe Shimano Ultegra mécanique et de freins à disques bien sûr. N’ayez pas peur, les plus classiques d’entre nous auront quand même la possibilité de rouler sur un BMC d’endurance avec des freins à patins classiques, la gamme Granfondo existe toujours.

Roadmachine Kezaco ?

Pour parler de ce vélo, il faut le contextualiser, et comme je l’ai dit précédemment, la gamme d’endurance Roadmachine est assez étendue. On y retrouve le Roadmachine 01 avec son carbone 01 haut de gamme, le Roadmachine 02 avec son carbone haut de gamme couplé à une autre fibre, et le Roadmachine 03 avec son cadre en aluminium et fourche en carbone. La dénomination du vélo se fait en fonction du cadre et des périphériques, ce qui donne la particule au nom du vélo composé d’un chiffre écrit en toutes lettres en anglais.

Juste milieu ?

Si vous trouvez que les vélos de course ont une géométrie un peu trop agressive et que la plupart des vélos endurance sont trop hauts, le cadre du Roadmachine devrait être un excellent compromis pour vous. Il est reconnaissable par sa forme affutée et son petit triangle de haut de cadre, symbole des cadres de la marque suissesse, mais celui-ci est plein. De plus, le Roadmachine est un bon investissement car il semble être le couteau-suisse de la marque. Sur la route, en compétition, en balade et même sur les chemins à la limite du Gravel, vous n’aurez qu’à adapter votre train de roulement et ne pas vous encombrer de plusieurs machines ! Pour un passage en mode pseudo-Gravel, il faudra y ajouter un jeu de pneus de 30 mm de largeur maximum, mais n’oubliez pas qu’il est réduit à 28 mm si vous montez des garde-boues. En plus, on retrouve ici des freins à disques avec des blocages à axes traversant, ce qui est excellent pour la rigidité du vélo et utile pour centrer la roue sur le cadre. 

Aéro ?

Le profil aérodynamique est intéressant pour un vélo dit d’endurance. Cette ligne est soulignée par des placements de couleur intelligents. Ce vélo se fond dans la route grâce à sa peinture gris mat. Pour augmenter cet effet aéro, l’intégration de l’ensemble des périphériques est tout simplement homogène et discrète. La potence ICS intègre la plupart de la câblerie et s’associe à la douille de direction développée spécifiquement pour les câbles hydrauliques, ce qui offre un poste de pilotage qui a du chien. D’ailleurs la douille de direction existe en deux tailles afin de coller le plus possible à votre profil, ce qui permet à un coursier de rouler sur un Roadmachine plutôt que sur un Teammachine, qui nécessiterait d’avoir un bon moteur pour le rendre vivant. Le gros point positif, pour les femmes digitales, c’est le support de compteur/caméra embarquée intégré à la potence. Dans le prolongement du poste de pilotage, la fourche comporte également une intégration parfaite ! Je suis équipée avec un groupe mécanique mais il est certain que si j’avais eu de l’électrique, l’intégration aurait été encore plus poussée.

C’est beau un disque !

Nous avons ici un disque de 160 mm à l’avant contre 140 à l’arrière. L’ensemble des cadres Roadmachine sont montés avec des freins à disques, du Tiagra au Dura-Ace. Je conseillerais aux moins bricoleuses d’entre vous d’aller directement dans un cycle pour un réglage de vos freins minutieux, afin d’éviter le petit couinement du disque contre la plaquette qui vous rend dingue ! Les roues se défendent correctement avec un poids de 1 495 g. On peut gagner du poids en y mettant des roues plus légères et retrouver un vélo qui nous offrira une victoire à la montagne… Et vice-versa, pourquoi ne pas remporter une belle victoire sur un criterium avec des jantes plus légères mais de section plus haute pour garder de l’inertie au sprint ? Les leviers de roues sont fournis. Les serrages sont amovibles paraît-il, j’ai de la chance car je n’ai pas eu besoin de m’en préoccuper ! La tige de selle en forme de D est intégrée, elle est conçue pour offrir plus de confort sur le bitume grâce à une relative souplesse.

Les préférences de selle et de guidon sont propres à chacun, pour le coup la selle Alliante de chez Fi’zi:k n’est absolument pas adaptée à mon assise et le guidon était un peu trop large. Mais comme ils sont bien nommés, ces périphériques sont plutôt faciles à changer, je vous conseillerais plutôt une selle Fi’zi:k Luce pour rester dans la marque, et pour le guidon, le mieux c’est encore vous faire conseiller en magasin en fonction de votre largeur d’épaules. Je semble massive mais mon guidon idéal est un 38 mm de largeur axe-axe ! Tout se mesure, et enlevez-vous de la tête qu’un grand guidon vous fera mieux respirer. Avoir un trop grand guidon amène une position cassée de vos poignets, ce qui augmente fortement les douleurs nerveuse.

Attention les filles, j’espère que vous êtes équipées pour bricoler sur votre vélo. Parce que le multi-outil est trop encombrant pour pouvoir effectuer le serrage de la potence sur le guidon, il ne passe pas.  

Machine, comme n’importe quel BMC !

Le Roadmachine 01 Four est un vélo sur lequel vous pourrez trouver votre bonheur quel que soit vos attentes, tout dépendra des roues avec lesquelles vous l’équiperez. Dans tous les cas vous partez déjà avec une belle machine entre vos pattes. Avec un groupe Shimano Ultegra mécanique, des freins à disques hydraulique qui une fois réglés seront vos meilleurs alliés pour les freinages tardifs, vous n’aurez plus d’excuses.

Cinelli Vigorelli – Pignon fixe, mode d’emploi

Cinelli Vigorelli – Pignon fixe, mode d’emploi

Pourquoi vous présenter un vélo à pignon fixe ? C’est une spécialité en pleine expansion en Europe… et j’en pratique à haut niveau !

La marque Cinelli a été créée en 1947 par Cino Cinelli, qui compte dans son palmarès une victoire à Milan-San Rémo en 1943. Reprise par Antonio Colombo (patron de la célèbre marque de Colombus), la marque propage le charme italien sur toute la gamme et se révèle être l’une des marques phares du pignon fixe.

Mais c’est un vélo de piste !

Absolument, bien que les courses de pignon fixe soient relativement nouvelles, ce sport prend ses racines dans les grands jours du cyclisme sur piste, à l’image des épreuves telles que les Six Jours. L’innovation a fait que les vélos à pignon fixe ont été remplacés par des vélos à vitesses et roues libres sur la route. Cependant, la pratique du pignon fixe n’a pas totalement disparu sur les routes. En effet, de nombreux cyclistes professionnels s’entraînent encore l’hiver en pignon fixe, afin de reprendre les bases pour la saison à venir. Le pignon fixe est une transmission où le pignon arrière est unique, monté sans roue libre, d’où l’appellation « fixe ». Pour celles qui n’ont jamais essayé, nos jambes continuent d’être entrainées quand on veut freiner, il faut soit faire un dérapage de la roue arrière ou bien la faire sauter, si vous avez des pédales automatiques. Dans le cas contraire, pensez à mettre des pédales plates dotées de sangles, en cas d’urgence vous pouvez utiliser la semelle de votre chaussure comme frein mécanique sur la roue arrière.

 

Un peu d’histoire

La montée en puissance des messagers à vélo dans les années 1980-1990, aux États-Unis, donnent un regain au pignon fixe. Pour les messagers c’est un vélo fiable, facile à entretenir et fournissant de l’adrénaline quand il faut le piloter en ville. Une communauté s’est créée entre messagers et un nouveau format de compétition a commencé à être organisé, le Alleycat : une course qui se pratique sur la voie publique, tous vélos autorisés, tous sexes et âges également. Ce sont des événements qui existent toujours, même s’ils sont sauvages, et qui consistent à faire une course d’orientation dans la ville, les balises de collines étant remplacées par des mots codes, des images ou des objets à relever.

Pour son anniversaire en 2008, David Trimble a organisé une course de pignon fixe sur un circuit plus ou moins fermé dans le quartier du Red Hook à Brooklyn (New York), c’est à ce moment-là que la naissance des courses à pignon fixe doit être marqué.  Depuis, la course en circuit fermé s’est professionnalisée, la distinction entre les sexes a suivi. Pour anecdote, la première édition était mixte et a été remportée par une femme ! Le Red Hook Crit est devenu l’institution reine dans le monde du pignon fixe, à tel point que la série de courses se dispute à l’international (Londres, Barcelone, Milan, New York), réunissant les meilleurs athlètes du pignon fixe du monde.  Maintenant, la discipline se propage avec de nouvelles organisations dans le monde entier.

 

De la piste sur la route alors ?

J’utilise le Vigorelli sur la route comme sur la piste. La particularité de ces circuits en extérieur, c’est l’enchaînement de virages, dont certains en épingle, qui rendent la discipline « extrême ».

Vous présenter ce vélo est assez simple car c’est un vélo épuré. Un vélo de piste est un vélo à pignon fixe où l’essentiel est en place : un cadre, une transmission à pignon fixe, un poste de pilotage et une assise.

J’ai donc un cadre Cinelli Vigorelli, du même nom que le vélodrome de Milan, c’est le cadre le plus polyvalent de la marque. J’apprécie de le manier en criterium, en piste et également lors des sorties café en pleine ville, la veille des courses. Les sections surdimensionnées des haubans arrière en aluminium Colombus Airplaine donnent du cachet, et la garantie du passage de la puissance à travers ce vélo.

Mon poste de pilotage est composé d’un guidon 3T Ergonova de forme compacte et d’une largeur de 38 mm, couplée à une potence Cinelli Neos de 110 mm avec un jeu de direction Colombus, ce qui me permet de jouer efficacement dans les courbes.

Le train de roulement est composé d’une paire de roues hollandaises, des FFWD F6, assez hautes avec leurs 60 mm et montées avec des boyaux Continental Gatorskin. Les roues Fast Forward sont plébiscitées, que ce soit sur piste ou à pignon fixe, par contre je préconiserais une hauteur de jantes plus basse afin d’avoir plus de réactivité à la relance.

J’utilise un pédalier Vision, monté avec un plateau Miche plein en 51 et un pignon Dura-Ace 15 dents à l’arrière, bloqué par un contre-écrou de la même marque. Le plateau plein est censé mieux rendre l’effort appliqué sur la torsion, en tout cas il est très esthétique, il donne un look agressif au vélo.

En ce qui concerne l’assise, j’ai une tige de selle Cinelli Neos montée d’une selle San Marco Aspide Red Hook Crit Edition, qui a été produite en quantité limitée de 100 pièces. Je la mets fièrement en avant puisque je l’ai gagnée lors d’un podium sur une manche du Red Hook Crit. C’est une selle adaptée aux femmes grâce à son évidement, bien qu’elle conviendrait plutôt aux filles qui ont un écartement relativement étroit entre les ischions.

 

Nous ne formons qu’un !

C’est un plaisir de rouler au guidon de cette machine à pignon fixe, j’ai l’impression de faire corps avec le vélo ! Il n’y a pas de composants parasites, le transfert entre la puissance développée par mon pied et la roue arrière semble instantané, si bien que quand je veux stopper mon vélo, c’est tout mon corps qui doit se tendre pour créer le dérapage. De plus, les jantes hautes font résonner le bitume, ce qui donne une sensation de puissance à bord de cette machine, et j’aime les faire résonner encore plus fort en balançant mon guidon de part et d’autre de ma trajectoire. Je retrouve de l’adrénaline dans mes virages où je ne peux pas m’arrêter de pédaler, c’est la première chose qu’on apprend à ne pas faire en école de cyclisme ! Ne vous inquiétez pas, votre pédalier est plus haut que sur un vélo traditionnel, il est d’une hauteur mesurée de 280 mm environs par rapport au sol. Néanmoins, les plus funambules d’entre vous feront certainement crisser les pédales sur le sol, mais là encore, pas de stress, regardez droit devant vous, ça devrait passer. Sinon, on vous dira que c’est le métier qui rentre !

 

C’est parti !

N’ayez pas peur, l’entretien d’un vélo à pignon fixe est relativement simple, rapide et ne nécessite que peu d’outils, mais cela requiert un peu d’entraînement, tout comme la pratique. Faire du vélo à pignon fixe n’est pas sans risque car vous n’avez pas de freins, je vous suggère d’en ajouter un à l’avant si vous débutez, et surtout si vous pratiquez en agglomération. Il me semble qu’à l’achat d’un vélo complet, le vendeur devrait le monter avec des freins, ce serait plus raisonnable !

Petite note à propos du jargon : un vélo de piste, on le trouve sur un vélodrome, un vélo à pignon fixe on le croise sur les criteriums, chez les messagers et dans les Alleycats, et le Fixie, c’est le vélo qu’utilisent les hipsters sur 300 m pour aller prendre un café (et c’est leur droit).