URSUS revival, la légende continue

D ans les années quarante et cinquante du siècle dernier, les maillots des campionissimi Fausto Coppi et Gino Bartali s’ornaient régulièrement du nom URSUS. Une belle histoire italienne de boyaux et de roues. Mais une histoire un temps oubliée. Jusqu’à la redécouverte par la famille Ferronato. Et le grand retour désormais.

Par Salvatore Lombardo

URSUS. Tout commence à Rosa

Rosa. Une bourgade industrieuse à quelques encablures de Vicenza, au cœur de cette Vénétie qui abrite quelques-unes des plus fameuses marques italiennes. En marge du village, un impressionnant complexe architectural qui tient plus du musée d’art contemporain que du complexe industriel. Le sublime siège de la société URSUS est un manifeste culturel et sociétal qui illustre la volonté de Mirko Ferronato, l’héritier, de donner une juste vision de la modernité d’un clan familial impliqué à 100% dans le mouvement Revival de l’industrie européenne. Son discours est d’ailleurs à la hauteur des ambitions. Et des résultats impressionnants obtenus par une PME à la fois fidèle à ses origines et rebelle face à la mondialisation.

URSUS vu par Mirko Ferronato

« C’est mon père Sergio et son frère qui ont créé la société devenue URSUS en 1970. URSUS, évidemment, était autrefois une marque célèbre dans le peloton cycliste international. Avec des productions de pointe utilisées par les plus grands champions. Mais peu à peu, par manque d’anticipation, elle s’est éteinte. Et c’est alors que la société de mon père a récupéré la marque pour couronner l’ensemble de ses activités. Non seulement dans le vélo, mais aussi dans l’automobile et l’aéronautique. Nous produisons des pièces et des composants pour de grands labels européens. Une suite logique de notre politique de développement marquée par l’écoute et l’adaptabilité. Le vélo, y compris les roues, ne représente aujourd’hui que 30% de notre chiffre d’affaires. Mais il est notre identité et notre vitrine. Nous produisons pour certains constructeurs et naturellement aussi pour notre propre label. Avec la volonté d’être dans le groupe de tête avec des propositions carbone très performantes »

URSUS assemble ses roues manuellement de façon artisanale

Illustration de cette volonté, la présence dans les immenses halls de production de nombreuses machines de pointe régulées par ordinateur. Des machines qui permettent à un seul technicien de gérer seul un hall entier. L’un des « secrets » ou plutôt l’une des recettes de la réussite économique de URSUS. La réduction du coût global de la main-d’œuvre. Ce qui ne signifie en rien un renoncement à la réalisation artisanale pour certains produits. Et notamment pour les roues, toutes assemblées sur place manuellement. « Avec nos propres moyeux et nos propres jantes », précise un Mirko très au faite des difficultés des uns et des autres à l’heure de se lancer dans la production de roues dites maison.

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Mirko à propos des roues URSUS

« La roue est un objet extrêmement complexe. On ne peut se lancer dans la production à haut niveau sans avoir un savoir-faire et une maîtrise technologique. Alors ils sont plusieurs à nous confier la réalisation de leurs roues. Sous le signe de la performance et de la fiabilité. Car encore une fois la construction de roues ne se résume pas à un simple assemblage de composants. La roue doit être étudiée dans son ensemble. C’est évidemment ce que nous faisons pour nos clients factory comme pour nos propres productions URSUS. »

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