WhaTTfornow. Un label Geek pour une légende. Time est désormais propriété de la Start up basée en Haute Savoie. En charge pour elle, à compter de cet été, de reprendre et de réorganiser la production des cadres et des pédales portant le célèbre logo imaginé autrefois par le génial Roland Cattin. Rossignol, qui avait repris la totalité des activités de Time en 2006, avait consenti pourtant un lourd investissement pour relancer la marque. Inaugurant notamment une nouvelle usine et recrutant Éric Boyer comme directeur. Mais dès le départ le problème flagrant aura été l’inadéquation de la philosophie générale de Rossignol, aux antipodes de l’histoire prestigieuse de Time. On se contentait de jurer fidélité au fondateur tout en mégotant sur l’innovation et sans doute aussi sur l’investissement au point de se retrouver distancé par les labels les plus performants. Bureau d’étude poussif et amateur, design suranné, cadres de moins en moins compétitifs, politique marketing frileuse, absence de partenariat de haut niveau avec une ou plusieurs équipes professionnelles, autant de problèmes qui semblent avoir échappé à l’aéropage de Rossignol.

Time quitte donc Voreppe pour Chavanod. Peu de distance en kilomètres, mais des années-lumière en termes de prestige et de savoir-faire. De quoi douter de la pérennité du projet industriel évidemment. Même si le fait que la production des pédales se poursuive dans l’établissement historique de Nevers peut constituer un point d’ancrage important. Mais pas suffisant. Car Look et Shimano monopolisent désormais plus de 95% du marché côté pédales. Et côté cadres c’est le vide sidéral avec une micro production basée, semble-t-il, en Slovaquie chez Carboprax. Récemment relancée, la production de chaussures haut de gamme se poursuivra-t-elle ? Des questions, des doutes, des inquiétudes, mais peut-être aussi un espoir. A la condition que chez Whattfornow on prenne conscience que l’extrême compétitivité des leaders historiques du marché du cycle de prestige n’est pas le fruit d’un effet d’annonce ou d’un pari marketing. Mais d’un formidable travail d’ingénierie basée sur les retours d’expérience des champions. Top Vélo avait été le premier média à visiter les nouvelles installations offertes par Rossignol à Time. Donnant à ce nouveau départ la dimension d’une renaissance espérée. Même si notre Directeur s’était très vite ouvert auprès d’Eric Boyer des problèmes qui déjà se faisaient jour. Rossignol, finalement, jette l’éponge. Un beau dommage alors que le constat initial de son PDG, le très performant Bruno Cercley, était sans doute le bon. Palier à la baisse de l’activité mondiale des sports d’hiver en complétant l’offre Rossignol Ski et Montagne par une offre Vélo.