Origine Axxome II RS

par | Jan 11, 2019 | Le Supertest

Avec l’arrivée du nouveau modèle Axxome 2, la marque française évolue et passe dans le troisième millénaire. Si visuellement les différences ne sautent pas aux yeux, techniquement c’est l’avalanche de nouveautés et à terme, c’est toute la gamme Axxome qui sera remaniée. Pour Origine, l’Axxome c’est un peu comme la 911 chez Porsche. Décliné à toutes les sauces, il y en a vraiment pour tous les goûts et tous les usages

La Formule 1 Origine !

L’Axxome, une saga

L’Axxome, une saga Tout nouveau tout beau… Et même si la différence ne saute pas aux yeux, le nouvel Axxome évolue. Ainsi chaque ligne, chaque trait, chaque empiècement de fibre de carbone sont inédits. Les équipes d’Origine sont repartis d’une feuille blanche pour la conception de l’Axxome 2, tout en reprenant la plupart des solutions techniques déjà adoptées sur l’ancien Axxome, en les améliorant. Si notre version RS est le top de gamme qui bénéficie des technologies les plus avancées, le 350 évolue aussi et deux versions à freinage disques et axes traversants baptisées Axxome GT et GTR vont faire leur apparition. Déjà maintes fois testée par nos soins, l’ancienne gamme Axxome nous avait convaincus, parvenant à offrir performance, personnalisation et tarif abordable. Nous avions même sélectionné l’Axxome RS pour l’élection des « Top Vélo Award », le vélo était d’ailleurs arrivé en tête du vote des internautes, devant des marques comme Canyon ou Specialized. C’est dire…  

Ce qui reste

Concevoir un nouveau vélo ne signifie pas forcément tout révolutionner. Si la ligne évolue en devenant plus anguleuse, on reconnaît tout de suite la « touche » Origine. Les traits restent somme toute classiques, on conserve un serrage de selle externe (bien plus joli qu’avant toutefois), et surtout Origine propose toujours le montage entièrement à la carte. La possibilité de choisir les dimensions précises du cintre, de la potence, des manivelles ainsi que les braquets est d’ordinaire l’apanage des vélos montés à la carte par votre vélociste. Il est bien rare qu’une marque généraliste propose un tel choix. Et si Origine était plus qu’un constructeur généraliste ? C’est la question qu’on peut se poser légitimement tant la qualité du montage et de l’assemblage fait mouche. C’est sans parler de la gamme des peintures, quasi infinie. Pour preuve, notre vélo d’essai et son vert anglais pioché dans le catalogue du constructeur automobile Bentley ! On peut préciser que si la fabrication se déroule en Asie, la préparation du cadre, la mise en peinture et le montage final sont réalisés dans le Nord de la France, dans les ateliers de la marque (pas de sous-traitance). Côté fibre de carbone, Origine reste fidèle à TeXtreme pour le modèle RS et Toray pour les autres Axxome. À titre d’indication, sachez que la fibre TeXtreme est utilisée par les huit écuries de F1 qui ont remporté 95 % des courses ces dernières années… Le moulage du cadre, baptisé EPS par Origine, consiste en un moule comportant sur sa face interne un revêtement en polyuréthane, ce qui évite les accumulations de résine dans les angles et permet d’obtenir une surface à l’intérieur des tubes de cadre plus propre. Ainsi l’épaisseur constante est garantie.

Ce qui évolue

Si vous avez l’œil, vous aurez tout de suite constaté que la géométrie est inédite. Plus compacte, plus sportive encore. Les douilles de direction sont abaissées sur la plupart des tailles, sauf pour les plus grandes. Le tube de selle se voit aussi raccourci pour un looping un poil plus prononcé, les angles de direction et de tube de selle évoluent légèrement. Tout cela pour offrir un comportement plus stable, plus précis et plus vif. Il est vrai que sur ce point, le précédent Axxome pouvait sembler un peu trop passif. Ça promet ! La fourche suit le chemin du cadre. Elle semble plus droite, plus massive. Plus sérieuse. Anguleuses (visible à la lumière), les formes des tubes ont été étudiées pour mieux répartir les contraintes, que ce soit les vibrations en provenance de la chaussée ou encore la restitution de l’énergie au cycliste. Pour cela les bases prennent désormais naissance dès le bas du tube diagonal et la technologie CCT devient CCT+. Pour rappel, les bases et haubans ne forment qu’une seule pièce pour le CCT, qui évolue et se voit perfectionné par un allongement des haubans qui viennent « encercler » le tube de selle. Un tube de selle qui passe désormais à 27,2 mm de diamètre. Le confort s’en trouve encore amélioré et le cadre y gagne au passage quelques grammes…

Origine ne communiquait pas sur le sujet, mais les anciens cadres Axxome 350 et RS bénéficiaient déjà de lay-up de carbone spécifique à chaque taille, afin d’offrir un comportement équivalent que vous soyez grand ou petit. La marque nous annonce une collaboration plus poussée avec le fabricant de fibre TeXtreme sur ce point. À ce sujet, le dérapage de l’Axxome 2 RS est composé à 93 % de fibres TeXtreme tissées 22K et 7 % de fibres Toray M40 et M50 en tissage 3K. La fibre Toray, très rigide, est apposée dans les endroits stratégiques qui réclament une grosse résistance comme la boîte de pédalier, la douille de direction, le té de fourche et la jonction haubans/tube de selle. Peu de constructeurs communiquent ainsi sur la fabrication de leur cadre, nos pouvons saluer ici la transparence d’Origine. Autre évolution, le passage des câbles en interne. Sur l’ancien modèle, les gaines qui frottaient contre la douille de direction pouvaient abimer le vernis. C’est désormais de l’histoire ancienne avec un passage de gaine sur le dessus du tube transversal, ce qui permet d’éliminer les frottements des câbles (bien utile pour les transmissions mécaniques) et d’atténuer le contact des gaines avec la peinture du cadre.

Des versions à freinage disques inédites

Si auparavant une seule version de l’Axxome à disques existait (Axxome 350 Disc), les Axxome GT et Axxome GTR le remplacent. L’Axxome GT se positionne au niveau d’un 350 et le GTR au niveau de notre RS. Des cadres qui ne sont pas de simples adaptations des modèles à freinage sur jantes, mais conçus spécifiquement pour le freinage à disques. Points communs entre ces deux châssis, l’adoptions d’axes traversants (enfin !) au standard Mavic Speed Release, la fixation des étriers de type Flat-Mount et un diamètre de disque de 140 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant. La compatibilité des pneumatiques est annoncée jusqu’à 28 mm. À noter qu’Origine a développé une patte arrière spécifique pour s’adapter au système d’axe traversant Mavic tout en augmentant la rigidité par à une patte traditionnelle, afin d’optimiser le fonctionnement du dérailleur. Nos testerons un de ces deux vélos dès que la marque pourra nous fournir un modèle d’essai.

Le Super Record 12, pour notre plus grand plaisir !

Vous l’avez découvert récemment (début 2018), la toute dernière transmission Super Record comporte désormais 12 vitesses ! Son ergonomie a été entièrement revue et affinée pour plus de performance et plus de confort. L’adoption de 12 pignons par Campagnolo a considérablement réduit le nombre de cassettes disponibles. Au nombre de deux, on peut choisir entre 11-29 et 11-32. Notre vélo d’essai est équipé en 11-32 et de plateaux de 50 x 34. De quoi monter aux arbres ! Mais pour l’ancien coureur que je suis, rien de dérangeant, grâce au 12epignon la cassette est bien étagée. Côté design, le nouveau pédalier Super Record est vraiment très impressionnant. Il classe le vélo dans la catégorie des machines d’exception, indéniablement. Vous proposer l’essai de l’Axxome 2 RS équipé de ce tout nouveau groupe a été un challenge tant pour les équipes de Campagnolo, avec des délais d’expédition très courts, que pour les techniciens d’Origine qui n’ont mis qu’une journée entre la réception du groupe et l’expédition du vélo. Chapeau ! Voilà une belle preuve d’efficacité…

Fidèle à son configurateur, Origine a équipé ce vélo de composants Ritchey pour le cintre, la potence et la tige de selle. Le cintre et la potence sont en carbone de gamme Superlogic et la potence est plus classique, en aluminium. Du très sérieux, léger et doté d’une ergonomie incomparable. Rien à redire. L’assise est un pur choix de ma part. J’ai jeté mon dévolu sur une superbe Selle Italia SLR Tekno Flow, en carbone. Une selle d’apparence « dure » mais au confort parfaitement étudié. Dernier point de la plus haute importance pour ce vélo d’exception : les roues. Toujours chez Campagnolo, nous avons sélectionné d’un commun accord des Bora Ultra 35 à boyaux. Elles allègent le vélo, lui donnent du confort et du rendement. Ça n’est pas pour rien que nous les considérons comme les meilleures roues de série à l’heure actuelle ! L’équipement de ce vélo est assez personnel. Le fruit d’un dialogue passionné avec les équipes d’Origine, pour vous proposer un vélo aussi passionnant et performant que possible. Bien sûr, vous pouvez personnaliser le montage de votre Axxome 2 RS à votre guise. D’ailleurs, nous vous le recommandons fortement !

Sur la route, une homogénéité incroyable !

Premiers mètres sur le vélo et premières constations. La géométrie fait un énorme pas en avant ! Si auparavant j’ai toujours pu reprocher à l’Axxome d’avoir une douille de direction trop haute qui déséquilibrait un peu, je trouve l’alchimie de l’Axxome 2 parfaite. La stabilité progresse, tout comme la tenue de route et le comportement en relance. C’est perceptible dès le premier instant au contact de la selle. Notre montage ultra haut de gamme se révèle sans étonnement très performant que ce soit sur le plat ou en bosse. En bosse par contre, l’Origine fait désormais partie des références du secteur. Par sa facilité à évoluer et à se contenter de n’importe quel braquet, par sa capacité à aider le cycliste même s’il est fatigué et par la rigidité de son cadre qui autorise des accélérations d’une efficacité redoutable.

J’ai escaladé le Mont Ventoux deux fois ces trois derniers jours avec respectivement mon Canyon Ultimate CF SLX puis avec mon Bianchi Specialissima, deux vélos que je considère comme faisant parti des meilleures machines au monde. Je récidive avec l’Axxome 2 RS. Même facilité, même capacité à ne pas me faire mal aux jambes, même dans les passages les plus difficiles. Je précise que je m’efforce de garder un braquet équivalent à celui qui équipe mes vélos, c’est-à-dire au maximum 39 x 25. Temps d’ascension identique. Fantastique ! Je m’autorise une descente très rapide, histoire de voir si le petit manque de précision que je ressentais avec l’ancien modèle a disparu. Les 77 km/h obtenus avec un petit développement de 50 x 11 en témoignent, j’ai pu complètement me lâcher, sans avoir le sentiment de prendre le même risque. L’Origine ne bronche pas, freine bien droit et fait ce que je lui demande.

Voilà pour le comportement global. Concernant son confort, il se situe dans la bonne moyenne des vélos très performants, légèrement plus dur cependant qu’un Specialissima. La facilité d’usage reste grande, ce vélo conviendra tout à fait tant au coureur chevronné qu’au cyclosportif désirant se faire plaisir avec un vélo d’exception.

Une référence

Si le précédent Axxome RS était digne des meilleurs de la catégorie pour son rendement et son efficacité routière, il lui manquait un soupçon de précision au niveau de la tenue de route et de la sensation du contrôle de la machine, pour faire de l’ombre aux ténors de la catégorie. Ça c’était avant, car l’Axxome 2 RS a revu ses fondamentaux de fond en comble et s’approche du vélo parfait. Alors bien sûr, Origine n’est pas Canyon ou Specialized avec tout ce que cela implique en termes de conception (aérodynamique, cockpit, serrage de tige de selle intégré), mais sur la route, lorsque vous êtes en selle, seul avec votre vélo, l’Axxome 2 RS vous emmènera aussi loin et aussi rapidement que ceux-ci.

Sur le circuit d’essai Top Vélo

Avant mon traditionnel tour sur le circuit d’essai Top Vélo, j’ai pu enchaîner les kilomètres avec l’Axxome RS 2. Une ascension du Mont Ventoux et quelques sorties d’entraînement m’ont permis de m’habituer à ce nouveau vélo. Me voilà donc paré avec une machine que je connais sur le bout des doigts et sur laquelle j’ai pu peaufiner ma position…

La pluie n’a pas épargné le Sud ces derniers jours, et avant mon départ pour la Ronde Tahitienne, je repoussais chaque jour mon tour chronométré afin de pouvoir réaliser le meilleur temps possible. Ce sera finalement la veille de mon départ ! Les premiers kilomètres du circuit sont en léger faux-plat, sur une route parfaite. Les boyaux bien gonflés (8 bars), le vélo file sans grand effort. De plus, habitué de pédaler sur un 53 dents, l’Axxome est ici équipé d’un grand plateau de 50 dents que j’emmène très facilement. Le cintre Ritchey offre une ergonomie parfaite, je peux me mettre en position mains en bas afin de grappiller quelques secondes supplémentaires. J’arrive sur la route en très mauvais état qui précède la première montée. Le gain en confort est assez net au niveau de l’assise, grâce à la tige de selle de plus faible diamètre qui autorise plus de déformation à cet endroit stratégique. Il est vrai que l’Axxome RS premier du nom n’était pas une référence à ce niveau à cause de sa tige de 31,6 mm. À l’entame de la côte, je reste sur le grand plateau et croise la chaîne. Le groupe Super Record 12 est champion en la matière. Aucun bruit ne se fait sentir, aucun frottement. L’ensemble du vélo ne bouge pas et me permet de passer ici très facilement. Je me souviens que ça n’était pas le cas avec tous les vélos à cet endroit, notamment avec le Heroïn qui m’avait donné du fil à retordre. Je récupère sur le petit replat avant d’entamer la partie la plus difficile. Je décide de rester sur le grand plateau car cette fois j’ai un 32 dents derrière. Croisement maximal, je passe jusqu’au sommet sans problème. Ma forme est ascendante et c’est la première fois de l’année que j’arrive à passer à cet endroit à bloc, sans devoir ralentir l’allure dans le passage à 15 %. Même pas mal !

En haut c’est plat et il faut de nouveau relancer pour ne pas perdre de temps. Un léger vent de dos m’aide dans cet exercice. Je bascule dans la première descente et en profite pour mettre tout à droite. Braquet maximal dans cette courte relance avant un freinage prononcé et une grosse courbe à gauche. Ici j’arrive à environ 68 km/h et j’écrase les freins pour ressortir à environ 30 km/h. C’est la dernière ascension, plus régulière et moins pentue que les deux premières. Le grand plateau est évidemment de rigueur, mais j’y vais à mon rythme sans m’enflammer. Rythme soutenu tout de même, en restant assis sur la selle. J’essaie de tourner les jambes, le vélo réagit bien. À aucun moment je ne l’ai senti « difficile ». Grande descente, sans freinage. Une relance au sommet et ensuite position couchée sur le vélo pour chercher la vitesse maximale. La stabilité est parfaite, ça ne bouge pas. L’avant est rivé au sol et l’arrière suit.

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