Specialized lance l’Aethos

par | Oct 8, 2020 | Actualité

Le plaisir, comme le bonheur, tient parfois à peu de chose. Et dans le domaine du cyclisme il s’agit depuis toujours d’un chiffre minimaliste. 585 grammes en taille 56, c’est ce que pèse le nouveau cadre Aethos. Un chiffre absolument incroyable sur un cadre de série, homologué UCI. Si le récent Tarmac vous semble trop orienté vers la compétition et la pure performance, l’Aethos vous propose une alternative plus ludique. Il a été développé pour le seul « plaisir de rouler ». Un vélo hyperlight d’un nouveau genre que nous vous détaillons avant un prochain essai complet.

Aux sources du plaisir cycliste

On ne s’y attendait pas, mais Specialized sait encore nous surprendre ! Le récent Tarmac SL7 s’impose à peine comme une nouvelle référence dans le monde des vélos de pros que la marque chère à Julian Alaphilippe dégaine de nouveau avec l’Aethos, une machine extraordinaire conçue pour maximiser le plaisir de ceux qui ne visent pas la performance absolue. Ceux qui se fichent de gagner quelques watts avec un vélo plus aérodynamique et qui n’ont que faire d’une intégration de la câblerie dans le poste de pilotage. Par-contre ces gens-là ont envie de ressentir des sensations spéciales, inconnues et nouvelles. Ou peut-être encore retrouver le goût des vélos légers d’autrefois.
C’est pourquoi l’Aethos a été conçu pour le seul plaisir de rouler, le perfect ride.

The perfect ride

 

C’est quoi le perfect ride ? Chacun aura sa propre vision de la chose, mais évidemment le parcours est le premier élément qui fait d’une sortie, une sortie parfaite. Au-delà du parcours, les sensations sont aussi importantes.
Et c’est ce que Specialized met en avant avec l’Aethos. La marque américaine a cherché à retrouver « l’essence même de la pratique du cyclisme ». « Un vélo pour parachever les moments où le temps s’arrête et où l’humain et sa monture ne font qu’un ».
Un discours qui nous enchante et que nous partageons totalement tant pour nous la quintessence du lien entre le cycliste et son vélo est prioritaire.
N’en déplaise à ceux qui pensent que l’important est d’avoir un vélo pour rouler, le plaisir donné par certaines machines dépasse l’entendement. On peut faire le lien avec l’univers mécanique, il y a décidément des autos ou des motos qui sublimeront une montée du Stelvio ou du Ventoux.

L’Aethos a donc été créé dans cette optique, prolonger le plaisir cycliste, sublimer les sensations et magnifier vos sorties tout en cassant les codes préétablis sur ce que doit être aujourd’hui un vélo de course moderne. Le contraire exactement de la dictature du marketing.

Il était difficile pour beaucoup d’entre nous de concevoir un vélo de route hautes performances qui n’était pas axé principalement sur la compétition. Nous avions peur que le projet rencontre des résistances et qu’il soit annulé, alors notre équipe a travaillé́ dans un secret relatif pendant plus d’un an. Personne n’était au courant du projet jusqu’à ce que la conception soit finalisée et que nous fabriquions nos premiers cadres

Stewart Thompson

Chef produit route & gravel, Specialized

La quête du poids ? Un simple plus ou un fantasme…

Il est difficile, voire impossible, de résumer l’Aethos S-Works à ce chiffre qui accroche notre esprit : 585.
585 grammes, soit le cadre de série le plus léger du marché. Une donnée qui a son importance et qui en motivera certainement plus d’un vers l’achat de ce vélo. Tant la notion de poids demeure souvent encore prioritaire pour le cyclo en quète d’une nouvelle monture. Notion quelque peu mise à mal avec le surpoids provoqué par l’adoption de plus en plus fréquente du freinage disque et de groupes électroniques.
Mais la quête de l’allègement est ici un aboutissement esthétique et quasi philosophique. Même si elle est d’abord passée par un usage de fibres de carbone différent de la plupart des vélos. Au lieu de multiplier le nombre de pièces et le nombre de couches, Specialized a fait usage de nappes de fibres plus larges et ininterrompues afin d’éliminer toute zone nécessitant de lourds renforts. Une suppression de toute matière inutile qui favorise donc le gain de poids, mais qui a été rendu possible par de nouvelles formes dont on vous parle plus bas… Une fibre identique au Tarmac SL7, baptisée 12r. 
Il faut noter que cette masse record ne se fait pas au détriment de la solidité puisque le vélo est agréé jusqu’à un poids de 125 kg.

En parlant technique

 

Si c’était devenu une habitude chez Specialized, la marque de Morgan Hill n’annonce pas cette fois que son vélo est plus performant que l’ancien modèle puisqu’il n’y a pas d’ancien modèle. L’Aethos préfigure un nouveau genre de vélo dont la performance aérodynamique et la rapidité pure ne sont pas les points les plus importants.
Par-contre l’efficacité est directement liée à la notion de plaisir, et plus particulièrement le ratio poids/rigidité. On l’a vu plus haut, Specialized n’a au départ pas cherché à battre un record sur le poids du cadre, mais cela est arrivé au fur à mesure de la conception.
Une conception qui a commencé sur l’étude de la forme de l’Aethos, grâce à des supercalculateurs qui sont partis de tubes ronds en modifiant leur forme, les rendant coniques dans les zones sujettes aux déformations, afin d’obtenir le meilleur équilibre possible avec le minimum de matière.
C’est bien la différence avec un Tarmac SL7 dont les formes sont conçues pour être aérodynamiques et dont le lay-up est ensuite créé pour obtenir le comportement souhaité.
Sur l’Aethos, les formes sont directement conçues pour l’efficacité et uniquement dans le but d’augmenter le rapport poids/rigidité.
La clé du poids-plume se trouve ici.

Parlons de l’intégration. Devenue à la mode, chaque nouveau vélo a droit à son système pour effacer les câbles et durites hydrauliques. Pourtant Specialized a choisi une autre voie avec l’Aethos car intégrer la câblerie aurait nécessité des renforts dans le cadre, qui l’auraient alourdi et auraient dégradé le comportement. Alors est-ce que l’intégration de la câblerie aurait augmenté le plaisir sur le vélo, probablement pas…

Comme tous les vélos Specialized, la géométrie dérive du concept Rider-First Engineered.
Ce qui garantit un comportement identique quelle que soit la taille de votre cadre, en montée, en accélération ou dans les descentes. La géométrie est identique à celle du Tarmac SL7 et 6 tailles sont disponibles de 49 à 61 avec un poids du cadre annoncé de 550 grammes en 49 à 643 grammes en 61 (coloris satin carbon/jet fuel).

Le vélo complet sera livré avec des pneus de 26 mm, mais l’Aethos est compatible avec des gommes jusqu’à 32 mm sur des jantes de 21mm. Le dégagement sera alors d’environ 4mm.
Le boitier de pédalier est au standard BSA, comme sur le Tarmac SL7. La pâte de dérailleur avant est démontable en cas de montage d’un groupe mono-plateau.
Le cadre est homologué UCI pour pouvoir être utilisé dans les courses et granfondo internationales, mais ne sera probablement pas utilisé par les coureurs pros qui doivent se plier à la règle des 6,8 kg et pour qui l’aérodynamisme du Tarmac SL7 prévaut sur tout le reste.

Des composants dédiés Roval Alpinist

Ils reprennent le même nom que les roues, ces nouveaux composants sont dédiés à être montés sur l’Aethos, mais sont aussi compatibles avec la plupart des vélos du marché.

Le nouveau cockpit est livré sur l’Aethos Founder’s Edition qui est le premier vélo à le recevoir en série. Ce cockpit a été conçu pour être léger (274 Grammes) et son ergonomie a été travaillée pour être très efficace et agréable quelle que soit la position des mains sur le cintre. Ceux qui ont grimpé des cols mains en haut avec le cintre S-Works Aerofly savent de quoi je parle…

La tige de selle est livrée en série avec le cadre et le vélo complet Aethos S-Works. Disponible en deux longueurs et dotée d’un recul de 12,5mm, elle ne pèse que 136 grammes !

Les roues Alpinist sont déjà disponibles à la vente. Nous les avons testées lors du lancement du Tarmac L7 et leur comportement associé à leur très faible masse de seulement 1284 grammes devraient convenir à la perfection à l’Aethos.

Un cadre « nu » prêt à peindre

Si les couleurs proposées par Specialized ne sont pas à votre goût, la marque peut vous proposer non pas un service de personnalisation, mais un cadre nu, simplement revêtu d’une couche de protection, que vous pourrez faire peindre chez un peintre autorisé par Specialized. Une première baptisée Jet Fuel ! Mais rien ne vous empêche de rouler comme ça, histoire de grappiller quelques grammes…

Aethos Founder’s Edition, le Spé ultime !

Limité à 300 exemplaires dans le monde (dont une poignée pour la France) ce vélo est bien le Specialized Ultime. Immédiatement reconnaissable grâce à sa peinture exclusive grise qui fait ressortir les détails du cadre, il est équipé d’un groupe Dura-Ace Di2 et bénéficie du cockpit Roval Alpinist ainsi que d’un boitier de pédalier et des galets Ceramic Speed. C’est la configuration la plus légère possible de série sur un Aethos.

Tarifs :

Aethos S-Works Founder’s Edition : 12999 euros
Aethos S-Works Dura-Ace Di2 : 11799 euros
Aethos Red eTap AXS : 11799 euros
Kit cadre Aethos S-Works : 4499 euros

Poids du cadre :

Taille 49 – 550 grammes
Taille 52 – 565 grammes
Taille 54 – 575 grammes
Taille 56 – 585 grammes
Taille 58 – 623 grammes
Taille 61 – 643 grammes

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