Pogacar historique !
« C’est une belle et folle histoire de cyclisme. Comme Coppi en 1940 sur le Giro, Pogacar sur le Tour en 2020 écrit l’histoire alors qu’il n’a que 21 ans ».
La réaction enthousiaste et forcément émue du Maestro Colnago résume
l’incroyable prise de pouvoir du jeune slovène lors d’un contre la montre à jamais mythique. Une victoire éclatante que le leader du team Emirates partage avec Colnago et Campagnolo. Comme un renversement de tendance en vert blanc rouge. Car c’est un vélo italien qui s’impose, devant un vélo italien. Mais le premier est en Campagnolo, le second en Shimano.

Tadej Pogacar est parvenu à déjouer tous les pronostics en s’imposant avec classe et panache lors du dernier chrono d’un Tour de France 2020 complètement passionnant.
A 21 ans le jeune slovène prend date avec la grande histoire du cyclisme en devenant le plus jeune vainqueur du Tour depuis l’après seconde guerre mondiale. Il s’inscrit selon Ernesto Colnago littéralement fou de joie, dans la trace du campionissimo Fausto Coppi vainqueur du Giro au même âge lors de sa première participation en 1940.
Le vieux Maestro a il est vrai de quoi s’enthousiasmer puisque c’est sur des vélos portant le légendaire Trèfle que Pogacar a réalisé exploit sur exploit, s’emparant du maillot jaune et du maillot à pois par la même occasion.
Même enthousiasme chez Valentino Campagnolo qui avec son style plus mesuré exprime une immense satisfaction.
« Pogacar a réalisé une course fantastique. Personne ne pouvait l’espérer. Pour nous chez Campagnolo cette victoire est une immense joie et une immense fierté. Il y avait trop de temps que nous n’avions plus gagné le Tour. Même si dans nos souvenir pas si lointains nous avions les maillots jaunes de champions illustres comme Indurain, Hinault ou Pantani. Alors cette victoire nous rempli d’émotion. A titre personnel je veux la dédier à mon père Tullio et naturellement à nos personnels et à nos amis cyclistes amoureux fidèles de notre marque. »
Pour sa part Ernesto Colnago veut rappeler que cette victoire d’un vélo Colnago c’est la revanche de l’artisan sur l’industriel et surtout la revanche de l’histoire sur le marketing.
« A mon âge une pareille émotion est presque inespérée. Je la considère comme un juste et beau retour des choses. Chez Colnago nous travaillons depuis sept décennies à inventer et construire les meilleurs vélos pour les champions comme pour les amateurs. Nous avons inventé quasiment tout ce qui fait le vélo moderne. La sublime victoire de Pogacar sur son V3 RS vient en quelque sorte couronner ma carrière de constructeur et d’artisan. »
Au-delà des réactions de Valentino Campagnolo et d’Ernesto Colnago, il faut noter comme nous l’écrivions il y a quelques jours que le Tour 2020 aura marqué le grand retour des marques italiennes. Avec la victoire de Colnago face à Bianchi. Et aussi, il faut le noter, la victoire du patin sur le disque et du boyau sur le pneu tubeless.
Concernant Tadej Pogacar lui-même, prodigieux et simple, elle s’inscrit dans la vague slovène avec plusieurs autres pros, à commencer par le malheureux Roglic qui n’en finira sans doute jamais de pleurer sa victoire évanouie sur les pentes abruptes de la Planche des belles filles. Une vague slovène qui laisse à penser. Certains évoquant des doutes absurdes et désobligeants. D’autres, plus au fait des réalités de cet autre cyclisme, rappelant que le fond des épreuves de jeunes en Slovénie est constitué par une myriade de courses de côte chrono ou en ligne. De quoi susciter des grimpeurs ailés plutôt que des monstres de puissance.
Une réflexion s’impose notamment pour la France lorsque l’on sait que le budget de la FFC dépasse les vingt millions d’euros alors que la fédération slovène doit se contenter de 700.000 euros…
Quoi qu’il en soit, bravo à Tadej Pogacar ! Prodige hallucinant des classe et de simplicité.

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