Eddy Merckx 525

par | Oct 29, 2019 | Le Supertest

L’arrivée du nouveau vélo Eddy Merckx se faisait attendre ! On aura vu tout au long de l’année les coureurs du team Ag2r-La Mondiale rouler sur des Ridley Helium SLX repeints aux couleurs Eddy Merckx, c’est dire si l’attente fut longue…
Dévoilé pendant l’Eurobike, le nouveau 525 vient prendre les rennes d’une gamme Merckx nouvelle. Un vélo aérodynamique, intégré et plus léger que son devancier.

Mieux vaut tard que jamais !

Nous l’attendions depuis plusieurs mois nous aussi. Il faut dire que les responsables d’Eddy Merckx devaient nous convier la veille du Tour de France à la présentation de ce vélo qui fut finalement repoussée au dernier moment.

Un design qu’on aime ou qu’on déteste

Jamais un vélo n’aura autant entraîné de commentaires sur son design. À la rédaction certains l’aiment, d’autres le détestent. Même chose sur les réseaux sociaux. Il faut dire que la marque prend des risques en lançant un vélo avec des lignes très géométriques et acérées.
Mais peut-on leur reprocher à l’heure où la plupart des machines se ressemblent ? Probablement pas…

Une fibre de carbone très proche de celle du Ridley Noah Fast

L’ancien EM 525 commençait clairement à dater. Son comportement n’avait rien de la facilité qu’on retrouve sur les meilleures machines actuelles. Des vélos qui mixent savamment performance et confort. C’est ce qu’a cherché à obtenir la marque belge en utilisant une partie du savoir-faire de Ridley et de son dernier Noah Fast. Avec quelques subtilités toutefois qui sont propres à notre Eddy Merckx.
Le carbone utilisé est le même que celui du Noah mais son empiècement, c’est-à-dire son lay-up, diffère pour donner au 525 un comportement plus pointu, plus « course ».

Deux types de freinage, le patin ne passe pas aux oubliettes

Et oui ! C’est la bonne nouvelle pour ceux qui se refusent d’acquérir un vélo à freinage disque, Eddy Merckx propose toujours le freinage à patins. Au choix donc, avec une différence de masse en faveur du freinage à patins. 860 grammes contre 925 pour le cadre et 330 contre 360 grammes pour la fourche.

Montage à la Merckx !

Si la plupart des vélos Eddy Merckx sont aujourd’hui équipés en Shimano, marché oblige, Eddy a lui toujours roulé en Campagnolo. Et son histoire est ainsi très étroitement liée à celle de la marque de Vicenza. C’est le groupe Super Record 12 vitesses qui a été choisi. Le descendant de celui que le Cannibale utilisait avec toujours le même nom légendaire, synonyme du meilleur chez Campagnolo.
Comme vous l’aurez remarqué, le freinage disque équipe le 525 qui nous a été confié pour essai.
Un freinage disque incritiquable pour son efficacité, mais dont le surplus côté poids est d’environ 400 grammes par rapport à un traditionnel freinage sur jante. À voir, selon où vous habitez et sur quels types de parcours vous roulez…

Tous les composants de position sont siglés Eddy Merckx. On apprécie beaucoup le nouveau poste de pilotage qui intègre totalement la câblerie et donne un look furieusement actuel à ce vélo.
Ce poste de pilotage en carbone monobloc offre en plus une excellente ergonomie. Sa partie basse est longue et son drop est faible. Ajoutez à cela un parfait angle de prise en mains sur sa partie haute, et voilà une pure réussite.
La tige de selle a aussi été développée pour ce cadre. Elle offre un réglage facile, c’est tout ce qu’on lui demande.
L’assise est une Selle Italia Flite. Une selle classique qui conviendra davantage à ceux qui roulent assis.

Côté train roulant, Merckx a choisi Fulcrum pour équiper son 525. Dans sa version à freinage disque, ce sont les toutes récentes Wind 40 qui officient. Des roues plus accessibles financièrement que leurs sœurs Speed, mais très aérodynamiques. Plus lourdes de quelques 250 grammes aussi, ce qui ne devrait pas poser de problème sur terrain plat.

Sur la route

La géométrie est sensiblement identique à celle du Ridley Noah Fast. Je retrouve immédiatement mes marques. Le cadre est assez long, donnant une position couchée dont l’effet est renforcé par la douille courte.
Je n’ai que des éloges à faire sur le poste de pilotage. En quelques mots, il fait partie des meilleurs ensembles monobloc du marché. De plus sa rigidité n’est pas excessive, ce qui laisse augurer une bonne filtration des vibrations.

La tige de selle est rigide, cela se ressent tout de suite. On sent par l’assise chaque grain d’asphalte, ce qui contraste avec l’avant du vélo assez soft.

Avec les roues Fulcrum Wind, il aurait été étonnant que le 525 ne se montre pas dans son élément sur le plat. Surtout passé 30 km/h. En dessous de cette vitesse, il ne se passe pas grand-chose comparé à son demi-frère Ridley Noah Fast.
En roulant vite, le comportement explose et incite très clairement à hausser encore l’allure. Jusqu’à la limite de ce que nos jambes peuvent offrir. Attention à ne pas se montrer généreux sous peine de le payer tout de suite lors de la première montée.

Car en montée j’ai trouvé le Merckx très rigide. Évidemment les Fulcrum Wind accusent ici quelques grammes de trop et des modèles Speed seraient certainement plus performants.
Une rigidité qu’on n’est plus habitué à retrouver sur les vélos d’aujourd’hui, bien moins durs.

Une rigidité qui requiert un mode d’emploi bien précis pour escalader des cols sans lutter contre le vélo. Pédaler en cadence, voilà la solution. C’est même comme ça que j’arrive à prendre du plaisir sur le 525.
Tout le contraire du plat où il accepte de très gros braquets.

Dans les descentes, le vélo est un pur régal. Un vrai rail qui permet de prendre des risques sans se faire peur. Ses réactions sont téléphonées et sa précision diabolique. À ses commandes, même si vous ne gagnez pas de temps en montée, vous n’en perdrez pas dans les descentes !

La machine qu’il manquait à la gamme Eddy Merckx

S’il y a une conclusion, c’est bien que le nouveau 525 fait parfaitement le lien entre le passé et le présent. Si on aime son design, on ne pourra qu’apprécier son comportement qui n’a plus rien à voir avec l’ancien modèle. Très facile sur terrain plat, il requiert un certain mode d’emploi dans les bosses et c’est une arme fantastique en descente. De plus il offre un confort inconnu auparavant chez Eddy Merckx. L’attente fut longue, très longue, mais le résultat est là. Évidemment le savoir-faire de Ridley n’est pas étranger à cela, les deux marques faisant partie du même groupe Belgian Cycling Factory. Le 525 c’est une machine de coureurs, assurément. Mais quel vélo !

Sur le circuit d’essai Top Vélo

Des températures en légère baisse en ce début d’automne et une forme qui suit cette baisse. Pas de quoi baisser les sensations qui sont toujours là !

La position et les sensations sont très proches de celles du Ridley Noah Fast. Douille basse, cadre long et réactivité de premier plan me mettent immédiatement dans le bain : la compétition est proche. Ce Merckx porte bien son nom. Et quel nom, 525 !

Je pars sur le plat et d’emblée je suis au-dessus de la barre fatidique des 45 km/h. Avec un léger vent de dos, le 525 donne le sentiment de pouvoir rester des heures à cette allure. Inutile de relancer sur les quelques faux plats, son inertie naturelle lui permet de garder toute sa vitesse, pratiquement sans effort.
Les dos d’ânes sont avalés debout sur les pédales. En restant assis, l’arrière du vélo très rigide secoue assez.

J’arrive dans la côte dure. Première partie difficile avant quelques centaines de mètres de récupération pour entamer la deuxième partie, plus longue. Après cette première partie appréhendée avec un gros braquet, les jambes me brûlent. J’entame la fin de l’ascension en tournant à environ 100 tours par minutes (un poil plus qu’à mon habitude). C’est à cette cadence que le Merckx se révèle plus facile, plus prompt à réagir et moins dur à emmener.

La descente avec son virage en épingle me montre toute l’étendue des capacités du 525 en la matière. Non seulement son freinage disque est irréprochable mais en plus il bénéficie d’un comportement formidable dans cet exercice.

C’est dans la dernière montée que je confirme mes impressions de la première côte. Avec une forte cadence ça passe sans souci, mais si on souhaite mettre du braquet, il faudra être fort !
La stabilité est parfaite dans l’ultime descente, très rapide. La vitesse est d’environ 80 km/h et le Merckx 525 met pleinement en confiance. Une vraie bête de course !

Eddy Merckx 525

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Plat

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Montagne

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Descente

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Rigidité

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Nervosité

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Rendement

  • Plat 85% 85%
  • Montagne 75% 75%
  • Descente 90% 90%
  • Rigidité 90% 90%
  • Nervosité 75% 75%
  • Rendement 80% 80%

Fiche technique

Cadre Eddy Merckx 525 carbone unidirectionnel HM
Fourche Eddy Merckx carbone HM
Groupe Campagnolo Super Record 12 Disc
Roues Fulcrum Wind 40 DB
Pneus Vredestein Fortezza
Cintre 525 Integrated
Potence 525 Integrated
Tige de selle et selle 525 Aero Seatpost et Selle Italia Flite

Tarifs & poids

9183 €
7,2 kg

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