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Covid & Accident de vélo : blessures graves et mortalité en hausse

par | Nov 23, 2020 | Juridique

Accident de vélo : blessures graves et mortalité en hausse
Ces périodes de confinement ont eu pour effet positif de relancer l’économie du cycle. En contrepartie, les accidents de vélo se sont multipliés et le nombre de blessés plus ou moins graves a augmenté. Notre Cabinet, spécialisé dans la réparation du préjudice corporel et plus particulièrement dans la prise en charge de nombreux cyclistes, a eu à connaître depuis le mois de mai 2020, une recrudescence importante des dossiers d’accident concernant des cyclistes.

L’été a été particulièrement mortel puisque durant le seul mois de juillet 2020, 29 cyclistes ont été tués. La Sécurité Routière a donc décidé de lancer au mois de septembre une campagne afin d’endiguer ce fléau sous le titre : « Attention à vélo, attention au vélo ». Si depuis le mois de mai dernier les ventes de vélo ont explosé, force est de constater que le nombre de blessé a également augmenté de 60% à la fin de l’été 2020 en comparaison de l’été 2019.

Ces chiffres ont naturellement inquiété notre Gouvernement, qui a tenu à rappeler les règles simples à respecter et qui ne le sont toujours pas :

  • S’arrêter au feu rouge,
  • Signaler le changement de direction,
  • Rouler sans écouteur ou casque audio.

Cet engouement pour la pratique du vélo n’est pas uniquement dû à la crise sanitaire que nous traversons. L’augmentation post confinement des cyclistes en ville est importante (+ 34%) mais on la constate également en milieu péri-urbain (+ 20%) ainsi qu’en milieu rural (+ 19%). Dès lors, il est normal de constater que l’augmentation des cyclistes sur la route a entraîné une augmentation des accidents ainsi qu’une augmentation de la mortalité.

En 2019, 187 cyclistes ont trouvé la mort, soit 7% de plus que l’année précédente. En 2020, 123 cyclistes tués à ce jour, alors que durant deux mois de confinement la circulation routière était quasiment à l’arrêt ! Ces chiffres sont bien entendu préoccupants puisqu’ils sont les plus mauvais depuis ces 10 dernières années.

A la sortie d’une période de confinement, dite période de restriction, les mois de juin, juillet et août 2020 ont enregistré un nombre de blessé important (1.566) ce qui a généré pour notre Cabinet dès le mois de septembre, une recrudescence des dossiers mettant en cause cyclistes et VL. Certains chiffres sont inquiétants puisque, ce sont plus de 60.000 cyclistes qui arrivent aux urgences chaque année, ce qui dans le contexte actuel n’est pas sans poser de réel problème de prise en charge. Autre chiffre : 94% des accidents se déroulent en milieu urbain ou on dénombre 50% des décès. Par ailleurs, deux tiers des tués ont plus de 55 ans, tandis que les jeunes (15-24 ans), représentent la grande majorité des blessés plus ou moins graves.

La gestion par notre Cabinet des victimes d’accidents de vélo les plus jeunes est rendue complexe par un contexte particulièrement délabrant pour la famille et très souvent un avenir professionnel obéré dû à l’importance des blessures (traumatisme crânien, lésions médullaires, …). Nous sommes dont contraints d’anticiper les conséquences de tels accidents afin de faciliter le retour à domicile de la victime et de permettre à celle-ci ainsi qu’à sa famille de disposer de moyens suffisants afin d’organiser ce dernier. L’accroissement du nombre important de sinistres a incité le Gouvernement à mettre en place une campagne de sensibilisation afin de mobiliser tous les acteurs de la route, automobilistes et vélos, à une meilleure cohabitation.

Nous savons tous que celle-ci est difficile. Sur le plan répressif, les verbalisations de cyclistes qui ne respectent pas le Code de la Route ont été plus nombreuses ces derniers mois. En revanche, nous avons pu constater un accroissement des accidents dans des zones de circulation limitées à 30 km/h. Dans ces zones, les contrôles de vitesse ne sont pas nombreux et quasiment jamais automatisés… Quant au port obligatoire du casque, il s’agit là d’un vrai débat de fond. Les opposants s’appuient sur des statistiques hollandaises démontrant que ce dernier ne sauverait pas tant de vie que cela… Le débat reste ouvert.

En France, il est obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans et fortement recommandé pour les autres. Sans imaginer que les fabricants de cycles constituent un vrai lobbying, il est fréquemment avancé que le port du casque obligatoire ferait chuter généralement la pratique du vélo de 30%. C’est tout au moins ce qui a pu être observé en Australie.

A suivre…

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