BMC Teammachine SLR 01 Team

Le SLR 01 est le vélo de course par excellence chez BMC. Cette ultime version est annoncée comme plus aérodynamique, plus légère et plus confortable. En un mot : meilleure. Est-ce vraiment le cas ?

BMC au top niveau

par | Nov 11, 2021 | Le Supertest

BMC se renouvelle et c’est tant mieux. En l’espace de deux ans, la marque s’est donné une toute nouvelle image. Plus jeune, plus cool et plus performante aussi. En effet, quasiment l’intégralité des modèles a été renouvelé, du Gravel, en passant par le cyclosport et la course qui nous intéresse aujourd’hui. Car cette monture est exactement la même qu’utilisée par l’équipe professionnelle AG2R en 2021. Du très lourd !

BMC Teammachine SLR 01 Team

Un grand vainqueur

Le BMC Teammachine fait partie des quelques machines mythiques de ces 10 dernières années qui ont tout gagné. Des J.O en passant par le Tour de France ou encore les Championnats du Monde. Pour autant, remporter un grand nombre de compétitions, même au plus haut niveau, ne garantit pas de proposer le meilleur vélo qui soit. Car on ne le rappellera jamais assez : un vélo conçu pour les pros (et exclusivement pour les pros) n’est pas forcément le plus adapté aux cyclistes « lambda ».
C’est sur ces quelques mots que je souhaiter débuter ce Supertest, car s’il y a quelques années BMC faisait partie des références en matière de vélos high-tech, il y a ensuite eu une période creuse après la sortie loupée de l’Impec.
BMC Teammachine SLR 01 Team

Techniquement tout change

C’est une première chez BMC, la conception des lignes du cadre n’a pas seulement été dictée par l’aérodynamisme et le gain de poids, mais aussi par le comportement. La technologie baptisée ACE par BMC calcule les coupes transversales du cadre, les couches de carbone et la structure géométrique en fonction des performances souhaitées. Comprenez que la forme guide la fonction, même avec un lay-up de carbone aussi élaboré soit-il.
Concrètement, les ingénieurs savaient exactement le type de vélo qu’ils souhaitaient obtenir et ils ont dessiné le vélo en conséquence. Non pas seulement pour une beauté ou pour un meilleur coefficient aérodynamique. Cela a son importance, quand on sait aujourd’hui que la forme d’un cadre (comprenez des tubes) oriente le comportement d’un vélo pour près de 80% !
Ce sont donc 4 éléments qui sont entrés en compte pour le dessin de ce nouveau cadre : la rigidité, le poids, le confort (nervosité et souplesse) ainsi que l’aérodynamisme.
La tige de selle en forme de D s’intègre parfaitement à la ligne du cadre, mais elle offre aussi une grande souplesse verticale pour optimiser le confort. Sa fixation est entièrement intégrée. Le réglage de hauteur s’effectue par une petite vis. Simplissime.
6 tailles sont disponibles : 47, 51, 54, 56, 58 et 61. On remarque que les douilles de direction sont assez hautes, ce qui permettra d’utiliser le poste de pilotage intégré sans trop de bagues. Les bases sont courtes, avec 410 mm sur toutes les tailles, ce qui devrait garantir une machine très vive.
BMC Teammachine SLR 01 Team

Un poste de pilotage dédié ICS Carbon

Comme c’est désormais la coutume sur les machines haut de gamme, le poste de pilotage est dédié. C’est-à-dire qu’il est spécifique à la marque et qu’il se monte uniquement chez BMC. D’autres versions existent, comme l’ICS Aero sur le Time Machine. L’ergonomie de l’ICS Carbon est très bonne et ne souffre d’aucune critique. Par-contre, la finition est quelque peu étrange. BMC a choisi de rappeler la couleur du dessus du tube supérieur sur son poste de pilotage, sauf que le rouge vif s’est transformé en un rouge délavé, presque orange, au toucher assez soft. Pas des plus réussis…
Pour revenir à ce poste de pilotage, il est disponible dans une multitude de dimensions, de 90 à 140 mm pour la potence et 400 ainsi que 420 mm pour la largeur du cintre. Et chapeau à BMC qui permet à chaque acheteur de choisir la longueur de potence, la largeur de cintre et le recul de tige de selle quelle que soit la taille du vélo.
Vous l’aurez noté, l’ICS Carbon fait passer la câblerie directement dans la douille de direction. Côté masse, avec tout juste 300 grammes il contribue à l’allègement du vélo. Pour ceux que l’usage d’un cintre monobloc rebute, il est toujours possible d’équiper le Teammachine d’une potence classique, baptisée ICS2 (de 90 à 140 mm).
Fulcrum Racing

Un montage comme chez les pros

C’est en effet le même montage que le Team AG2R a utilisé lors de la saison 2021. Un groupe Campagnolo Super Record 12 EPS (ouf !) associé aux dernières roues de la marque italienne, les Bora Ultra WTO 45. Un montage très élitiste qui pousse le tarif de cette machine dans de très hautes sphères : près de 16000 euros !
Le groupe Super Record 12 EPS est le dernier groupe électrique 100% filaire sur le marché. Un nouveau groupe serait à l’étude à Vicenza, pas d’autres informations quant à une éventuelle sortie. Toujours est-il que le Super Record EPS fonctionne à la perfection. Bien plus rapide qu’un Sram eTap, il est aussi bien plus doux. Et son freinage disque est le meilleur du marché en offrant précision, progressivité et silence. Il n’y a que le nouveau Shimano Dura-Ace R9200 qui est au niveau de ce côté.
Les dernières roues Bora Ultra WTO sont le top de gamme chez Campagnolo. Reprenant les concepts des WTO, elles améliorent la masse et la qualité des roulements. On retrouve donc des roulements céramique CULT qui leurs permettent d’adopter l’appellation Ultra. Les jantes sont aussi totalement nouvelles, elles intègrent les têtes des rayons selon un nouveau procédé, une évolution du MoMag déjà existant. Des roues exclusivement à pneu ou Tubeless. Des Tubeless Pirelli PZero en l’occurrence.
Fulcrum Racing

Sur la route

Équipé de la sorte, ce BMC dégage une impression de vitesse, même à l’arrêt. En montant en selle je suis surpris pas la légèreté de l’ensemble. Et dès les premiers mètres, les Tubeless Pirelli démontrent l’énorme bond en avant qu’ont effectué les pneumatiques Tubeless ces dernières années. Largement de quoi oublier le boyau, du moins pour le grand public que nous sommes !

J’avais des craintes quant à retrouver une machine trop bridée comme l’étaient les anciens BMC. Surtout avec des roues Bora connues pour être très rigides. Il n’en est rien car le vélo se montre même étonnamment vivant et facile à relancer.
Dans les bosses, je gardais un souvenir assez dur et rugueux de l’ancien modèle. Un vélo de coursier qu’il fallait emmener tout en puissance. Rien à voir avec le vélo du jour qui gagne une facilité assez déconcertante. Attention, il reste un vélo de compétition, capable de soutenir de grosses puissances sans fléchir et ne pardonnera pas un coup de moins bien. Comprenez que si vous êtes cuit, ce sera cuit. Mais il est capable de rouler à votre allure et de s’adapter. Ça c’est nouveau !
Dans les descentes, le comportement évolue également. Le vélo est très joueur et se place exactement où je le souhaite. Lors de ma séance photo derrière la voiture de notre photographe, je me surprenais à jouer avec le vélo dans les virages, prenant de l’angle exagérément, avec facilité.
Fulcrum Racing

Une bête de course

BMC est de retour sur le devant de la scène en proposant une des meilleures machines du monde. Utilisable sur tous les terrains, ce Teammachine SLR 01 corrige les travers de son prédécesseur, à savoir une trop grande rigidité qui le pénalisait lors d’une baisse de régime. Il progresse ainsi sur tous les terrains et ne se cantonne pas qu’aux coureurs « entrainés ». Ce nouveau modèle intègre même une bonne dose de confort et surtout une légèreté qui lui donne des ailes. Une référence parmi les références, au même titre qu’un Tarmac SL7 ou le dernier Canyon Aeroad CFR.
Fulcrum Racing

Sur le circuit d’essai Top Vélo

Pure machine de compétition, le Teammachine SLR 01 devrait exceller sur notre circuit d’essai. Pour autant il ne faudrait pas qu’il se montre trop exigeant…

Sur la première portion du circuit d’essai, doté d’un revêtement en parfait état, le BMC fait preuve d’une facilité de mise en route assez surprenante. Comme si le terrain descendait. Vous voyez ? Passé cette euphorie, je me concentre sur mon pédalage et mes sensations.
La position qu’offre ce BMC est simplement parfaite. Ces dernières années, les progrès qu’ont fait les constructeurs sur les postes de pilotages sont très importants. Sur le BMC, si le drop n’est pas le plus court qui soit (ça reste un vélo de course), il m’est très facile de me mettre en position mains en bas. D’autant plus que la partie basse est suffisamment longue pour offrir une bonne prise.
Dans la première montée, le BMC m’étonne. Sa rigidité que je trouvais grande sur le plat devient une aide et me permet de conserver sans trop de difficultés le grand plateau car en cette fin de saison, mes jambes ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques mois. À cet endroit, je trouve le compromis entre la nervosité simplement parfait. Un peu comme un Origine EVO ou un Specialized Aethos, qui sont deux purs grimpeurs.
Dans la deuxième partie, plus longue, j’alterne entre petit et grand plateau. Le pourcentage de la pente avoisine les 14% par endroits et je balance le vélo de droite à gauche avec facilité, en danseuse. Je tente une attaque sur le grand plateau. Le vélo répond tout de suite, sans temps de latence. Au demi-coup de pédale près.
Mention très bien aux pneus nouveaux Tubeless Pirelli qui ont fait de gros progrès par rapport à la première génération. Bien plus vifs, ils offrent un toucher de route typique des pneus haut de gamme. Très proche des Veloflex ou des derniers Continental GP 5000S TR…
Récupération avant d’entamer la descente. Je connais bien les freins à disque Campagnolo dont je vous parle un peu plus haut. Je les considère avec les nouveaux Shimano comme la référence en freinage disque. Précis, puissants et parfaitement silencieux en toute circonstance. C’est le cas ici, après le gros freinage dans l’épingle (à environ 60 km/h), les disques ne touchent pas les plaquettes lors de la relance qui s’en suit. Le BMC est très joueur et se place au millimètre. Rien à voir avec le comportement typé camion des anciens modèles… Il voltige !
La dernière montée, moins pentue, me permet de me reposer entièrement sur le comportement du vélo. À ce moment précis, je songe à l’idée d’une comparaison entre un vélo haut de gamme et ultra-efficace comme celui-ci et une machine entrée de gamme. Outre les 2 kg d’écart, la facilité à évoluer lorsque la route s’élève est un fossé entre les deux. Un abîme. Un vélo haut de gamme ne fait pas aller forcément plus vite, mais il y contribue grandement !

BMC Teammachine SLR 01 Team

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Plat

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Montagne

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Descente

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Rigidité

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Nervosité

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Rendement

  • Plat 85% 85%
  • Montagne 90% 90%
  • Descente 100% 100%
  • Rigidité 85% 85%
  • Nervosité 90% 90%
  • Rendement 95% 95%

Fiche technique

Cadre BMC Teammachine SLR 01
Fourche BMC Teammachine SLR 01 Premium carbone
Groupe Campagnolo Super Record EPS 12v Disc
Roues Campagnolo Bora Ultra WTO 45mm
Pneus Pirelli Race Tubeless SL 26mm
Cintre BMC ICS Carbon Cockpit
Potence BMC ICS Carbon Cockpit
Tige de selle et selle BMC carbone et Selle Fi’zi :k Antares Versus 0.0 Adaptative

Équipement

Tenue Campagnolo
Chaussures Ekoï
Casque Ekoï
Lunettes Vuarnet

Tarif & poids

15499 euros
6,8kg

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