Basso Diamante SV

Le nouveau Basso Diamante SV change de ligne et devient radicalement aérodynamique. Annoncé comme plus rigide, il est aussi plus léger et adopte une intégration complète de la câblerie.

par | Mar 15, 2022 | Le Supertest

Photos : J.B Loopuyt

C Choisir un vélo Basso n’est pas un geste anodin. C’est le fruit d’une réflexion poussée, d’un désir de se distinguer et d’une forte passion pour l’objet que représente la bicyclette.
Le choix de disposer d’une machine conçue et fabriquée en Italie. Ça compte toujours !

Une ligne qui ne cède rien à la performance


Une fois n’est pas coutume, avant de vous détailler le cadre, c’est par la fourche que nous commençons.
Basso indique que celle-ci a fait l’objet d’une étude poussée pour offrir « le maximum de rigidité horizontale et une légère flexion verticale afin qu’elle permette une bonne filtration des vibrations ». C’est une première chez Basso qui nous avait habitués à des vélos « durs ».

Le cadre reprend les lignes du Diamante SV précédent, tout en étant plus anguleux. Un tour de force de la part des designers Basso qui ont réussi à conserver cette ligne classique typiquement italienne, tout en l’actualisant aux dernières normes aérodynamiques.

Toujours dans le but d’être pleinement dans notre temps, le Diamante SV est compatible avec des pneus jusqu’à 32 mm. De quoi envisager un usage plus cyclo, possible avec la dernière génération de roues larges.
Le triangle arrière est très compact, afin de proposer une réactivité maximale. En effet, un triangle arrière compact est de facto très rigide.
Factor Ostro Vam
Pour autant, Basso n’oublie pas le confort avec une nouvelle génération de son serrage de tige de selle, qui s’accompagne de 3 petites vis qui agissent de concert afin de bloquer la tige de selle sans la contraindre. Le résultat est une plus grande flexibilité de cet endroit stratégique du cadre, et donc un plus grand confort puisque les vibrations sont dissipées plus efficacement.
La totale intégration de ce système est une belle réussite des ingénieurs italiens. En comparaison avec la concurrence, le système Basso est en effet bien plus doux avec le carbone (pas d’écrasement), gage de fiabilité sur le long terme.
Comme toute marque italienne qui se respecte, Basso propose pas moins de huit tailles. De 45 à 63 cm, il y a du choix. Le petits et les grands (on n’oublie pas les femmes, qui pédalent aussi !) seront servis. Notez les bases ultra courtes de 404 mm jusqu’à la taille 53 ! Des petites tailles qui devraient donc avoir un sacré répondant !
Fulcrum Racing

Des composants dédiés

Les composants Basso sont spécifiquement conçus pour le Diamante SV. La tige de selle et le cintre sont en carbone tandis que la potence est en aluminium.
Le cintre fait passer la câblerie, qui chemine ensuite par la potence. Sa forme sur la partie supérieure (juste avant les leviers) est plutôt carrée, ce qui peut être déstabilisant lorsqu’on est habitué aux cintres plus « classiques ». Personnellement je n’aime pas trop cette forme.
Techniquement par contre, ce cintre est une vraie merveille. On apprécie notamment la possibilité d’avoir le design d’un poste de pilotage monobloc tout en ayant 12 combinaisons possibles et une totale possibilité de réglage (4 longueurs de potence et 3 tailles de cintre).

La potence, usinée CNC, est magnifique. Certainement d’une extrême rigidité, elle permettra de profiter du comportement du vélo et de bénéficier d’un avant très précis. Elle intègre si besoin un support de compteur, totalement intégré. Du beau design !
Fulcrum Racing

Un montage sur-mesure

La marque italienne nous a laissé le choix concernant le montage de ce vélo d’essai. Partant du kit cadre et des composants de la marque, nous avons choisi une autre marque italienne : Campagnolo.
Pas pour rien, car en ces temps où il est difficile de trouver du matériel, il est plus facile de mettre la main sur un groupe Super Record EPS que sur un Dura-Ace 12v ou un Sram Red AXS.
Et la production européenne de ce groupe s’accorde bien à celle, italienne, du Basso Diamante SV.
Pour rappel, le Super Record EPS dispose de 12 vitesses et bénéficie d’une finition exceptionnelle en carbone brillant, de roulements en céramique (pour le pédalier et les roulettes de dérailleur arrière) ainsi que d’un fonctionnement simplement parfait.

Pour compléter le groupe Super Record EPS, nous avons choisi des roues Bora WTO. Idéales sur ce vélo à vocation aérodynamique, leur profil de 33 mm leur permet d’affronter les pentes tout en étant à l’aise sur le plat. Des roues que nous avons équipées des pneus Veloflex Tubeless en 25 mm, véritables références en termes de rendement (à défaut d’être très étanches).
Fulcrum Racing

Sur la route

Je commence à bien connaître les vélos de la marque Basso. Il faut bien l’écrire, ces machines ont un caractère très fort et sont facilement reconnaissables (du point de vue des sensations) car elles associent généralement une forte rigidité couplée à un bridage du cadre. En me lisant, vous l’aurez compris, on parle de machines dédiées à la performance.

La position est typiquement celle de la plupart des machines italiennes. Basso a opté pour une géométrie classique, c’est-à-dire un cadre plutôt long et un tube de selle haut. Le slooping est très léger, si bien qu’à l’œil nu on croirait voir un cadre droit.

Sur le plat, le vélo file à une vitesse impressionnante. Je constate cependant une certaine lourdeur de l’ensemble, un certain temps de latence lors de la mise en vitesse.
Pourtant le vélo est plutôt léger avec 7,2 kg (sans pédales), et les roues sont aussi légères et, les connaissant par cœur, je sais qu’elle ne se comportent pas de cette manière sur d’autres machines. C’est donc le cadre qui souffre d’une certaine inertie.
Une inertie qui n’est absolument pas pénalisante une fois lancé, du moins sur terrain plat. Évidemment la rigidité est conséquente (pourrait-il en être autrement ?) et les relances sont ultra efficaces.
Mais plus encore que dans les relances, c’est au train que le Diamante SV avale la route. Il raffole de vélocité, calé à 45 km/h, pour ne plus bouger. Donnant le sentiment que rien ne peut m’arrêter, je trouve le vélo fort rassurant. Très plaisant !
Dans les côtes le sentiment est plus mitigé. Je retrouve cette lourdeur à basse vitesse, sauf que sur ce terrain, il est impossible d’évoluer à 45 km/h ! Je prends mon mal en patience et je passe sur une cadence de pédalage élevée, sans hausser le rythme, ne tenant pas à me mettre dans le rouge. Répétant l’opération à plusieurs reprises, au gré de mes diverses sorties avec ce vélo, j’ai retrouvé à chaque fois ce ressenti. Si le pédalage en souplesse règle en partie le problème, il est évident qu’accélérer le rythme permet de retrouver une certaine aisance, encore faudra-t-il en être capable…
Dans les descentes je n’ai que des louanges à faire de cette machine. Vif, précis et prévenant, le Diamante SV se plie à mes volontés en me donnant un grand sentiment de sécurité.
Je peux ajouter qu’il est autant à l’aise dans les enchaînements de petites courbes que dans les grands virages à haute vitesse. Un bonheur.
Fulcrum Racing

Une belle évolution depuis le premier Diamante SV !

Ses traits laissaient envisager le contraire, le nouveau Diamante SV est pourtant conciliant.
Plus confortable, indéniablement. Plus tolérant aussi, et ça change beaucoup de choses.
Et plus agréable à emmener sans aucun doute, sauf en côte où son inertie et sa rigidité ne le rendent pas forcément très agréable pour le commun des cyclistes. Pour se montrer doux il faut lui rentrer dedans, c’est LA condition qui permet de se faire plaisir avec cette machine.
Pour tout le reste, la qualité Basso est toujours là…

Fulcrum Racing

Sur le circuit d’essai Top Vélo

Le Diamante SV est conçu pour rouler vite, je vais m’employer pour l’emmener correctement…

D’emblée j’apprécie la position offerte par ce type de vélos. L’univers de la course est bien présent et les commandes du Diamante SV tombent sous la main, sans donner l’impression d’être sur un vélo de randonnée : je suis dans le bain.
Dès la première portion plate, j’adopte la position mains en bas. Celle-ci me permet de pédaler en force et de profiter de la bonne traction de l’arrière ultra réactif.
Et ultra réactif il l’est : le vélo sautille sur les dos d’âne, lors de la phase de réaccélération !
Je roule d’emblée assez vite, au maximum de mes capacités du jour.
À cet instant précis, je repense aux essais antérieurs avec cette machine, qui m’ont permis de prendre conscience qu’il fallait lui taper dedans pour qu’il se passe quelque chose. C’est exactement le cas. Le vélo me renvoie la pareille alors que je donne mon maximum.
Arrive la première côte et je me demande si je ne vais pas me retrouver planté. Longue de quelques centaines de mètres seulement, je serre les dents et ça passe. Je suis resté sur le grand plateau, la chaîne est croisée au maximum au sommet. J’en profite pour récupérer mon souffle et me rassois sur la selle.
Dans la deuxième partie, l’ascension est plus longue. Près de deux fois la première, tout en étant plus pentue avec un passage à près de 14 %. Je retourne au combat, mais cette fois sur le petit plateau. J’essaie tant que possible de rester au-dessus des 20 km/h, du moins lorsque la pente me le permet. Dans le passage difficile, je suis à environ 15 km/h et le vélo ne me semble pas si dur que ça.
Analysant la situation lors de ma récupération, au sommet, j’en conclus que ce sentiment de lourdeur à basse vitesse est surtout caractérisé par le fait d’appliquer ou non une force de pédalage au cadre.
En fait, le Basso Diamante SV a besoin de se voir contraint (par la force de pédalage) pour réagir et se montrer agréable. Chose qui se passe lorsque je roule vite en côte, à cet instant-là.
Vous suivez ?
J’entame la descente. Rien à signaler si ce n’est que j’arrive à presque 75 km/h au premier virage. Une vitesse bien élevée, supérieure à la plupart des machines qui passent sur cette route. Le freinage ne pose aucun problème, tout comme la grande courbe en dévers, négociée en un éclair.
Dernière montée, plus régulière et moins pentue. Je passe sur le couple, sur le grand plateau avec juste ce qu’il faut de puissance pour que le cadre se montre agréable. Arrivé au sommet, je n’ai même pas mal aux jambes ! Qui a dit que ce vélo était difficile ?

Basso Diamante SV

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Plat

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Montagne

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Descente

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Rigidité

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Nervosité

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Rendement

  • Plat 90% 90%
  • Montagne 75% 75%
  • Descente 95% 95%
  • Rigidité 95% 95%
  • Nervosité 70% 70%
  • Rendement 85% 85%

Fiche technique

Cadre Basso Diamante SV Disc
Groupe Campagnolo Super Record EPS 12v Disc
Roues Campagnolo Bora WTO 33 (Shamal Carbon sur les photos)
Pneus Veloflex Tubeless 25mm
Cintre Basso carbone Aerolari
Potence Basso aluminium
Tige de selle et selle Basso carbone et Selle SMP Carbon

Équipement

Tenue Top Vélo
Chaussures Ekoï
Casque Kask
Lunettes Koo

Tarif & poids

11 000 €
7,2 kg

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